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Mot clé : ‘numero 24 "Theorie Communiste"’

“Théorie Communiste” N° 27 est chez l’imprimeur

15/02/2023 2 commentaires

Nous publierons ici la date et les lieux où ce numéro sera en vente. dndf

 

AVANT PROPOS

Les trois textes qui composent ce n° de Théorie Communiste se répondent, se complètent et parfois même se répètent. Nous avons choisi de présenter d’abord le texte le plus général, Vie quotidienne et luttes des classes, mais il est évident que son origine tient en grande partie au soulèvement des Gilets jaunes dont il est question dans un texte que nous aurions pu placer en tête, de leurs côtés ce sont les « Commentaires sur le n°2 de la revue québécoise Temps Libre » qui posent les fondements de ce qui aurait pu faire l’unité de ce n° : la définition des classes.

 Il existe un mouvement général à l’échelle mondiale, celui que le collectif Ahou ahou ahou, souligne dès les premières lignes de leur livre, La révolte des Gilets jaunes, histoire d’une lutte de classes (nietéditions, 2020) : « Dans le monde capitaliste en crise depuis 2008, on ne compte plus les soulèvements. Après les révoltes dites “arabes”, la fin des années 2010 a vu la paix sociale à nouveau battue en brèche dans de nombreux pays du globe : Algérie, Irak, Soudan, Chili, Liban, Iran, Hongkong, Equateur, Catalogne, etc. Partout des manifestations, des émeutes, des occupations de l’espace urbain. Partout des mouvements sans représentants ni encadrement, où se mêlent des revendications de dignité sociale et une contestation des systèmes politiques. Partout des prolétaires et des classes moyennes en voie de marginalisation qui se côtoient derrière une volonté commune de “dégager” des dirigeants que l’on regarde comme coupés du “peuple”. La révolte des Gilets jaunes participe de ce mouvement mondial. » (Ahou, op. cit, p. 5). Ajoutons la Turquie, le Mexique avec Oaxaca, la Réunion en 2012, le Brésil en 2013, la Guyane en 2017, la Birmanie/le Myanmar en 2021, le Pérou en 2023, etc. Si des mouvements de nature différente sont amalgamés, ce sont les contradictions actuelles des luttes des classes, dont « l’interclassisme » n’est qu’un symptôme, qui les amalgament. Lire la suite…

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Théorie Communiste n°27 « à propos de la révolte dite des « Gilets jaunes » »

10/08/2022 4 commentaires

Les camarades de «Théorie Communiste» nous ont fait parvenir un des prochains textes à paraître dans le numéro 27 de leur revue.

Nous en avons extrait le dernier paragraphe; quant à la lecture de la totalité il va falloir être patient. dndf

« Un mouvement « mondial » ? »

A propos de ce mouvement, il y a un point qui est souvent négligé : nous n’en avons qu’une vision nationale.

Le collectif Ahou ahou ahou, amalgamant cependant des mouvements de nature très différente, souligne dès les premières lignes de leur livre (La révolte des gilets jaunes, histoire d’une lutte de classes, nietéditions) un mouvement général à l’échelle mondiale : « Dans le monde capitaliste en crise depuis 2008, on ne compte plus les soulèvements. Après les révoltes dites “arabes”, la fin des années 2010 a vu la paix sociale à nouveau battue en brèche dans de nombreux pays du globe : Algérie, Irak Soudan, Chili, Liban, Iran, Hongkong, Equateur, Catalogne, etc. Partout des manifestations, des émeutes, des occupations de l’espace urbain. Partout des mouvements sans représentants ni encadrement, où se mêlent des revendications de dignité sociale et une contestation des systèmes politiques. Partout des prolétaires et des classes moyennes en voie de marginalisation qui se côtoient derrière une volonté commune de “dégager” des dirigeants que l’on regarde comme coupés du “peuple”. La révolte des gilets jaunes participe de ce mouvement mondial. » (Ahou, op.cit, p.5)

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Quatre nouvelles traductions en espagnol de « Théorie Communiste

01/05/2022 Comments off

Voici quatre nouvelles traductions de « Théorie Communiste ».  La 1ere appartient au livre de Benammin Noys (traduit à l’anglais pour Endnotes).  Les autres sont « A fair amount of killing », « Réponse à Aufheben » et « Une séquence particulière ». Il y a déjà des traductions très mauvaises des deux premiers textes.

«Hablamos de comunización en presente»

En el curso de la lucha revolucionaria, la abolición del Estado, del intercambio, de la división del trabajo, de todas las formas de propiedad, la extensión de la gratuidad como unificación de la actividad humana —en una palabra, la abolición de las clases— son «medidas» de abolición del capital impuestas por las necesidades mismas de la lucha contra la clase capitalista. La revolución es comunización; no tiene el comunismo como proyecto y resultado, sino como su contenido mismo.

La comunización y el comunismo son cosas futuras, pero hay que hablar de ellas en el presente. Este es el contenido de la revolución venidera que anuncian las luchas —en este ciclo de luchas— cada vez que el hecho mismo de actuar como clase se presenta como una constricción externa, como un límite a superar. El hecho mismo de luchar como una clase se ha convertido en el problema, en su propio límite. De ahí que la lucha del proletariado como clase anuncie y produzca su propia superación como comunización. Lire la suite…

Fragment de la théorie communiste : SUR LA COMMUNISATION ET SES THEORICIENS

25/04/2013 4 commentaires

En attendant une nouvelle traduction de l’article Über die Kommunisierung und ihre Theoretiker  écrit par le groupe berlinois « Freundinnen und Freunden der klassenlosen Gesellschaft » et publier dans le numéro 3 de la revue Kosmoprolet en réponse à une critique émise par la revue Théorie Communiste sur les « des 28 thèses sur la société de classe ».

Nous ne manquerons pas de signaler la parution de la nouvelle version allemande quand elle viendra….

Les camarades berlinois reconnaissent qu’ils partagent avec les partisans de la communisation l’idée que le communisme n’est pas un but lointain mais le mouvement même qui détruit tous les rapports marchands en plus de l’Etat.

Mais les véritables désaccords de nos ami(e)s concernent le concept de production, la nature des luttes de classe actuelles et le rapport entre la théorie et les luttes.

 ————-

SUR LA COMMUNISATION ET SES THEORICIENS

Le terme communisation fut créé dans les années 1970, en France, afin d’exprimer une idée simple mais importante : la révolution prolétarienne n’est pas l’auto-affirmation du prolétariat, mais son auto-abolition. Cette idée n’est en rien une nouveauté puisqu’elle se trouve déjà dans un texte polémique de 1845[1]. Elle n’eut cependant jamais un rôle important dans le mouvement ouvrier, renvoyant au mieux à l’horizon d’un futur lointain. Plus précisément, c’est la conquête du pouvoir politique par le prolétariat qui s’y imposa. Dans la société socialiste à venir, qui devait être encore dominée par la production marchande et par la mesure stricte de la contribution individuelle à la richesse sociale, le prolétariat édifierait les bases du communisme, société sans classes, sans salariat, donc sans prolétariat. Le terme communisation exprime l’obsolescence de cette conception. Pour les partisans de la communisation, le communisme n’est pas un but lointain mais le mouvement même qui détruit tous les rapports marchands ainsi que l’Etat. Nous partageons cette conception, comme on peut le lire dans nos 28 thèses sur la société de classes mais, d’après un groupe théorique français, nous le faisons d’une façon mitigée et, en fin de compte encore liée à l’«affirmation du prolétariat »[2]. C’est cette critique que nous cherchons à étudier ci-dessous. Lire la suite…

Dal rifiuto del lavoro alla comunizzazione. «Troploin» e «Théorie Communiste».

22/03/2009 Aucun commentaire

Bring out your dead!(1)

[Prefazione a «Endnotes» n.1 – Materiali preliminari per un bilancio del XX secolo. Trad. it. a cura di Faber]

«La tradizione di tutte le generazioni scomparse pesa come un incubo sul cervello dei viventi[…]La rivoluzione sociale del secolo decimonono non può trarre la propria poesia dal passato, ma solo dall’avvenire. Non può cominciare a essere se stessa prima di aver liquidato ogni fede superstiziosa nel passato. Le precedenti rivoluzioni avevano bisogno di reminiscenze storiche per farsi delle illusioni sul proprio contenuto. Per prendere coscienza del proprio contenuto, la rivoluzione del  secolo decimonono deve lasciare che i morti seppelliscano i loro morti. Prima la frase sopraffaceva il contenuto; ora il contenuto trionfa sulla frase. »(2) Lire la suite…

Théorie Communiste N° 22 est sorti!

25/02/2009 Aucun commentaire

image15– Communiqué “Guadeloupe”
-Ou  trouver TC 22?
– L’éditorial

Dans l’article ci-dessous……


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“Révolution et classes sociales”

05/12/2023 Comments off
Un podcast des camarades de Temps Libre, revue parue au Québec. dndf

Le podcatst: Révolution et classes sociales

Présentation:

Qu’est-ce qu’une classe sociale ? Sur quoi peut-on fonder une théorie des classes ? Qu’est-ce qui explique que, tendanciellement et structurellement, la classe moyenne salariée soit contre-révolutionnaire ? En quel sens et en quoi le prolétariat, la partie productrice de plus-value des classes populaires, est-elle une “classe révolutionnaire” ? Autant de questions nous tentons de répondre dans cet épisode autour de la théorie des classes à partir de Temps libre n°2, “Contributions à la théorie des classes”, 2021 – avec P-O, membre de Temps libre, revue québécoise de théorie communiste.

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“Sur le passage de quelques ultra-gauchistes à travers une assez courte unité de temps : les origines de la théorie de la communisation”

12/11/2023 un commentaire

Texte en espagnol. dndf

Sobre el paso de algunos ultraizquierdistas a través de una unidad de tiempo bastante corta: los orígenes de la teoría de la comunización

 

Sobre esta tumba hemos de amontonar hasta la última piedra, pues en el pensamiento los muertos sí resucitan.

C.L.R. James, Notes on Dialectics

El retorno de lo reprimido

Hasta hace poco más de una década, incluso en Francia, muy poca gente era consciente siquiera de la existencia —ya no digamos de la relevancia— de grupos como Négation, Le Mouvement Communiste o Intervention Communiste, y menos gente aún habría podido imaginar que contribuyeron a una «ruptura en la teoría de la revolución»[1], según reza el título de la antología en la que fueron reeditados en 2003.

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ILL WILL : « Le mouvement de refus »

06/10/2023 Aucun commentaire

Traduction DeepL d’un long texte publié sur le site «  ILL WILL » où l’on retrouve dans une liste à la Prévert,, Temps Critiques, Théorie Communiste, d’Endnotes, Hardt et Negri,Camatte, le Comité Invisible, Badiou, Tronti, Loren Goldner et nous en oublions. Dndf

Le mouvement de refus

Mikkel Bolt Rasmussen

3 octobre 2023

Les quinze dernières années ont été marquées par des troubles. Comme l’anthropologue politique français Alain Bertho l’a décrit dans son livre Le temps des émeutes, le début des années 2010 a été marqué par une forte augmentation du nombre de manifestations.1 Des grèves et des manifestations ont eu lieu tout au long des années 1980, 1990 et 2000, bien sûr, et les émeutes de la faim n’étaient pas rares dans les pays du Sud. Toutefois, après 2008, un changement quantitatif et qualitatif s’est opéré, avec des manifestations, des occupations, des émeutes et des soulèvements beaucoup plus répandus dans un nombre beaucoup plus important d’endroits dans le monde. Comme l’écrit Dilip Gaonkar, ces manifestations et ces émeutes se déplacent vers le nord et se produisent désormais également dans les démocraties libérales.2 

Rétrospectivement, nous pouvons considérer les révoltes arabes, ce que l’on appelle le printemps arabe – qui a éclaté en décembre 2010 en Tunisie et s’est rapidement propagé à l’Égypte et à un certain nombre de pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au cours des premiers mois de 2011 – comme un tournant décisif. Ces événements ont marqué la transition d’une période caractérisée par une absence quasi-totale de contestation radicale à une situation de remise en cause de l’ordre établi.3 En particulier, les images du Caire, où des milliers de personnes sont descendues dans la rue, occupant la place Tahrir et exigeant le départ de Moubarak, ont troué le “réalisme capitaliste” et le discours du “passons à autre chose” de la mondialisation capitaliste tardive.4 Du Caire, les manifestations se sont étendues à l’Europe du Sud, les manifestants occupant les places d’Athènes, de Madrid et de Barcelone, exigeant la fin de l’austérité imposée par les gouvernements nationaux à la demande de la Commission européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne. Ces politiques ont été adoptées dans le sillage de la crise financière, qui s’est rapidement transformée en une crise économique et sociale dans de nombreux pays du sud de l’Europe. Au cours de l’été 2011, Londres a été le théâtre de violentes émeutes, suivies à l’automne par l’occupation par Occupy Wall Street du parc Zuccotti à Manhattan. Alors que la première vague de manifestations s’est éteinte ou a été écrasée, d’autres ont éclaté ailleurs. Lire la suite…

« ABJECTION ET ABSTRACTION »

19/05/2022 2 commentaires

Texte que l’on retrouve partiellement dans la préface du livre “Logique du genre”

« ABJECTION ET ABSTRACTION »

ENTRETIEN AVEC MAYA GONZALEZ ET JEANNE NETON

  1. Votre texte, « La logique du genre » a été très influent parmi les féministes et plus particulièrement les féministes marxistes. Est-ce que vous pourriez nous dire quelques mots sur les motivations qui vous ont poussées à l’écrire et sur les projets théoriques qui ont conduit à vos recherches actuelles ?

Nous avons commencé à travailler sur « La logique du genre » à la fin de l’année 2011. Au sein du petit milieu marxiste qu’on appelle communément la « théorie de la communisation », et auquel nous appartenons, le genre a rarement constitué un sujet de discussion. Et aujourd’hui encore, dans ces cercles largement influencés par l’ultragauche historique — même lorsqu’ils prennent leur distance avec cet héritage — la question du genre est tenue pour étrangère au marxisme, quand elle n’est pas tout simplement considérée comme une distraction des vraies questions que sont les classes, l’économie, etc. Cette situation a changé lorsque le groupe français Théorie Communiste (TC), très influent dans ce milieu, a publié, en 2010, le texte « Distinction de genres, programmatisme et communisation ». Ce texte, qui a suscité bien des controverses, a placé le genre au centre des débats et est devenu une lecture préalable à toute tentative de comprendre le mode de production capitaliste et les lois de son mouvement. Pour nous deux, en tant que personnes qui s’identifient comme femmes (une petite minorité dans ce milieu à l’époque) ça a été un véritable soulagement. Bien que nous ayons nos propres désaccords avec le texte, il a ouvert la voie et a mis le genre au premier plan de toute discussion théorique au sein de notre cercle communiste.

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Réponse de Temps Libre à Astarian et Ferro – Deuxième partie

27/12/2021 Aucun commentaire

Deuxième partie – Sur la classe moyenne

Classe moyenne salariée et classe moyenne

La source sur leur site

Astarian et Ferro sont insatisfaits de notre définition « négative » de la classe moyenne, ils aimeraient que nous fassions comme eux, c’est-à-dire que nous ne parlions ni de la production indépendante, ni du petit commerce, ni des professions libérales, ni de la police, ni de l’armée, ni du reste de la fonction publique qui n’est pas sursalariée pour qu’on puisse, tous et toutes ensemble, s’entendre sur un critère simple et facile, « positif », pour définir la « troisième classe » de leur ménage à trois, à savoir le fait de recevoir un sursalaire. Prolétaires, capitalistes et sursalarié·e·s – voilà les seuls agents qui, à les lire, peuplent ce bas monde.

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Réponse de Temps Libre à Astarian et Ferro – Première partie

21/12/2021 un commentaire

Nous publions ici la première partie de la réponse de la revue Temps Libre aux critiques qu’en ont fait Astarian et Ferro.
Le texte source, sur le site de Temps Libre

Astarian, Ferro et critiques improductives :

Sur quelques objections lancées à Temps Libre n. 2

Paru à l’hiver 2021, le second numéro de la revue Temps Libre consacrait une sous-section à la critique de la théorie des classes développée par Astarian et Ferro. Dans une réponse assez substantielle publiée en septembre de la même année, les deux auteurs combinent une défense de leur propre théorie avec des critiques de l’ensemble de notre revue. Bien qu’ils nous reconnaissent le « mérite d’avoir approfondi l’analyse des différentes activités qu’exerce la classe moyenne salariés (sic) pour justifier son sursalaire[1] » – ce qui constitue en soi une critique importante du concept d’encadrement sur lequel se construit toute leur théorie de la classe moyenne –, ils s’efforcent de montrer l’inintérêt de notre contribution. Si certaines de leurs remarques commandent des précisions fécondes, une bonne partie d’entre elles repose sur une lecture tronquée qui nous forcera, malheureusement pour le lectorat attentif, à répéter parfois presque tel quel des arguments déjà présents dans notre revue.

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Hic-Salta communisation : Travail productif, question féminine et autres problèmes fâcheux. Réponse à «Temps Libre»

19/09/2021 Aucun commentaire

Travail productif, question féminine et autres problèmes fâcheux. Réponse à «Temps Libre»

La revue québécoise « Temps Libre » (TL) consacre son numéro deux à la question de l’analyse de classe. Dans ce cadre, elle consacre toute une section à notre livre Le Ménage à trois de la lutte de classe (Éd. L’Asymétrie, 2019). Après quelques brefs compliments, TL s’efforce de montrer que notre théorie de la classe moyenne n’est pas correcte. Voyons ce qu’il en est. Lire la suite…

« Barbares en avant ! » – Endnotes

12/05/2021 un commentaire

« Barbares en avant ! »

Ainsi l’Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare ; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or derrière ces épithètes se dissimule un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l’inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire « de la forêt », évoque aussi un genre de vie animale, par opposition à la culture humaine.

– Claude Lévi Strauss, Race et histoire (1961)

Cette même pression de la population sur les forces productives poussa autrefois les barbares d’Asie à l’invasion dans le vieux monde. […] Pour rester barbares, il fallait rester peu nombreux. Si leur nombre augmentait, l’un restreignait la zone de production de l’autre. Pour cette raison, la population superflue fut obligée de se mettre aux grandes invasions aventureuses qui mena à la constitution des peuples de l’Europe ancienne et moderne.

– Marx, MEW 8, article « Émigration forcée », notre traduction.

Dératisation, arsenic, maisons de travail (work-houses), paupérisation généralisée. Les moulins à bras et autres procédés de travail archaïques resurgissent en pleine civilisation elle-même et faisant corps avec elle. C’est la barbarie lépreuse, la barbarie en tant que lèpre de la civilisation.

– Marx, Manuscrit « Salaire », MEW 6, p. 553. Traduction par Roger Dangeville.

 

Avec l’extension de l’économie bourgeoise marchande, le sombre horizon du mythe est illuminé par le soleil de la raison calculatrice dont la lumière glacée fait lever la semence de la barbarie.

– Adorno/Horkheimer, Dialectique de la Raison (1944)

Traduit par stoff et Agitations

Au début du mois de mai 2020, des émeutes de la faim ont éclaté à Santiago du Chili. Les confinements avaient privé des hommes et des femmes de leurs revenus, ce qui faillit les faire sombrer dans la famine. Un vaste mouvement de cantines communautaires auto-organisées s’est rapidement répandu dans tout le pays. Plus tard dans le mois, des émeutes se sont propagées au Mexique en réaction au meurtre par la police de Giovanni López – un ouvrier du bâtiment qui avait été arrêté pour non-port de masque – tandis que des milliers de travailleur·ses itinérant·es désespéré·es brisaient le couvre-feu en Inde. Certain·es travailleur·ses des entrepôts d’Amazon aux États-Unis et en Allemagne se sont mis·es en grève pour protester contre les mauvais protocoles sanitaires face au COVID-19[1]. Pourtant, à la fin du mois de mai, ces agitations ouvrières chez le plus grand distributeur du monde furent rapidement noyées par un mouvement de masse d’une ampleur sans précédent qui a secoué les États-Unis en réponse au meurtre policier répugnant de George Floyd, diffusé en direct. Largement initié par les habitant·es noir·es de Minneapolis, le soulèvement a rapidement été rejoint par des Américains de tous lieux, races et classes. Dans les premières émeutes et manifestations, on pouvait même apercevoir quelques soutiens de miliciens dans un front transversal (Querfront[2]) digne de l’époque de QAnon[3]. Lire la suite…

“TEMPS LIBRE II”: Une critique du “ménage à trois de la lutte des classes”

01/02/2021 Aucun commentaire

Le problème de la classe moyenne salariée chez Astarian et Ferro

La pertinence d’une théorie des classes du mode de production capitaliste repose sur sa capacité à produire des définitions permettant de rendre compte des luttes qui le structurent. Les luttes que les classes se livrent incessamment – parfois silencieusement, parfois à découvert – doivent trouver une explication au sein même du rapport contradictoire qui produit les classes sociales; une théorie des classes doit être en mesure de présenter ces luttes comme le développement même de ce rapport. Une théorie dont les définitions conduisent à une conception du capitalisme comme une simple stratification sociale échoue à la tâche puisqu’avec celle-ci, le rapport que les classes entretiennent se réduit à une différenciation quantitative; les prolétaires, ce sont les pauvres, la classe moyenne regroupe les personnes un peu plus fortunées et la classe capitaliste n’est pas autre chose que l’ensemble des riches. C’est le danger que court toute théorie qui fait de la distribution de la plus-value l’élément décisif de la définition des classes. Le niveau de rémunération d’un agent, parce qu’il explique son appartenance de classe, devient alors le seul élément réellement important pour l’analyse de classe. Conséquemment, la place des agents au sein des rapports de production et la contradiction qui structure et meut les formations sociales capitalistes n’ont plus qu’un rôle explicatif – au mieux – marginal dans l’analyse de cas concrets de lutte des classes. Lire la suite…

“Nous vrillons; nous ne “devenons” pas”

20/12/2020 un commentaire

Rien de tel qu’une bonne période de repli généralisé de l’activité humaine pour réfléchir un peu. Là, il s’agit de l’excellent site ILL WILL qui publie une réflexion sur le sens de la théorie … de la théorie communiste en particulier. Traduction dndf

Que devient la théorie communiste une fois qu’elle est dépouillée de sa vocation prophétique et prédictive ? Dans l’article qui suit, Peter Harrison, ex-auteur de Monsieur Dupont et co-auteur de l’ouvrage, passe en revue les différentes attitudes à l’égard de la pratique de la production théorique, qu’il interprète finalement comme une rébellion ou une “torsion” compréhensible contre la captivité qui a néanmoins été dépouillée de sa capacité à imaginer une véritable émancipation.

******

Les luttes des peuples civilisés du monde entier contre nos conditions sont-elles l’expression de l’immanence du communisme, un devenir qui établira la paix et la liberté pour tous, ou sont-elles l’expression d’un ressentiment constant, répété et tout à fait noble envers une situation inéluctable qui nous opprime et nous déshumanise ?

Pour commencer

Tout le projet de Karl Marx était une entreprise scientifique, et ce parce qu’il était un produit particulièrement intuitif et sensible de son époque. L’héritage durable de sa méthodologie a été d’élever la sociologie et l’économie au rang de sciences. Comme l’a fait remarquer Lénine, “l’idée de matérialisme en sociologie était en soi un coup de génie” [1]. Et, comme le confirme Isaiah Berlin, il a été “le véritable père de l’histoire économique moderne et, en fait, de la sociologie moderne”, tout en notant que “ses réalisations dans ce domaine sont nécessairement ignorées dans la mesure où leurs effets sont devenus une partie de l’arrière-plan permanent de la pensée civilisée” [2]. Mais il n’a jamais réalisé à quel point la pensée magique s’infiltrait dans son discours, et sa science l’a transformé en un prophète à l’ancienne capable d’étayer sa prophétie du communisme en se référant, non pas à Dieu ou à la Bible, mais à des données empiriques provenant du monde matériel. Il a écrit :

“Le communisme n’est pas pour nous un état de choses à établir, un idéal auquel la réalité [devra] s’adapter. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des prémisses qui existent actuellement”. Lire la suite…

“Qui a peur de Jacques Camatte”

30/11/2020 11 commentaires

 Traduction d’une brochure parue récemment dans l’état espagnol

« Le lecteur pourra se rendre compte que l’invariance déclarée-proclamée au début, celle de la théorie du prolétariat, est déjà incluse dans une autre, bien plus vaste : la recherche d’une communauté humaine qui a pour complément la mise en évidence de la destruction des vielles communautés et la domestication des hommes et des femmes, ainsi que la lutte contre celle-ci, une des conditions historiques pour que la tentative de fonder une communauté humaine puisse se réaliser. » Communauté et Devenir », 1994)

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ALGÉRIE : « La révolte de la génération sans peur » (épisode 2)

01/09/2019 Aucun commentaire

Dans le premier épisode Ouitis expliquait pourquoi l’Algérie était restée relativement calme en 2011 et replaçait les causes du mouvement dans l’histoire sociale et économique de la rente. Dans le second épisode, elle décrit la manière dont les manifestants s’organisent le vendredi, et débute son analyse de la composition de classe du hirak en décrivant le rôle des femmes et des féministes dans le mouvement.

2) Jetons un coup d’œil sur le mouvement populaire qui occupe les rues depuis le 22 février, demandant la démission du président Bouteflika ainsi que de ses alliés aux plus hauts échelons du pouvoir. Comment les gens sont-ils organisés et leurs groupes spécifiques dirigent-ils les manifestations ? Qui sont les manifestants ? Sont-ils issus de divers contextes politiques, sociaux et ou économiques, ou pouvez-vous discerner une qualité spécifique que la majorité des personnes dans la rue ont en commun ? Et pouvons-nous même parler de «mouvement populaire» dans le sens où le peuple est attaché à un programme commun allant au-delà de la fin du régime de Bouteflika & co ?

Aucun groupe spécifique ne dirige ces manifestations, au contraire, comme ce fut le cas dans les autres pays de la région en 2011, c’est un embrasement soudain (même si certains analystes, avaient tirés la sonnette d’alarme, juste quelques semaines avant). Certains ont tenté de repérer rétrospectivement les prémisses de la contestation dans les stades et chez les supporters car il existe une longue histoire politique et décoloniale du foot algérien. Les premiers appels à manifester en décembre 2018 dans le quartier populaire de Bab El Oued (Alger) ne rencontrent pas d’écho. Mi-février, des marches plus importantes ont lieu à Kherrata (près de Bejaïa), à Khenchela puis à Annaba, où le portrait du président est arraché et piétiné. Mais l’ampleur des manifestations du 22 février surprend car celles-ci émergent dans tout le pays de manière simultanée, dans la plupart de grandes villes mais aussi celles de moyenne taille. Le mouvement va même toucher des oasis et wilayas (départements) à très faible densité (Djelfa, Adrar, Tamanrasset). Lire la suite…

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LA AUTOORGANIZACIÓN ES EL PRIMER ACTO DE LA REVOLUCIÓN, LOS SIGUIENTES VAN CONTRA ELLA

06/05/2018 Aucun commentaire

Traduction de « L’auto-organisation est le premier acte de la révolution, la suite s’effectue contre elle » paru en 2005 et publié en brochure par la revue « Théorie communiste »

Portrait

LA AUTOORGANIZACIÓN ES EL PRIMER ACTO DE LA REVOLUCIÓN, LOS SIGUIENTES VAN CONTRA ELL

Índice

AMARGA VICTORIA DE LA AUTONOMÍA

Autoorganización en todas partes, revolución en ninguna

Sobre la autoorganización en la luchas actuales

LUCHAS REIVINDICATIVAS/REVOLUCIÓN

Una ruptura

La cuestión de la unidad de clase

EL ANUNCIO

Los colectivos

Actividades que producen la objetivación de la existencia y la unidad de clase

«Juventud salvaje»

Argentina: una lucha de clase contra la autonomía.

Argelia: «Cuando me hablan de los Aarouchs, tengo la impresión de que hablan de algo ajeno.»

El Movimiento de Acción Directa (MAD)

Las luchas «suicidas»: caducidad de la autonomía.

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La théorie de la communisation et la question du fascisme

30/03/2018 Aucun commentaire

Nous avions publié ce texte en novembre 2012  mais dans sa version originale anglaise avec une présentation.  

Voici la version française parue sur le site « Agitations »

La théorie de la communisation et la question du fascisme

Texte original extrait du n°12 de la revue anglophone Datacide

Cherry Angioma, 20 octobre 2012

Cela fait maintenant plus de 5 ans que la crise financière a débuté et que l’austérité et l’insécurité progressent sans répit. Ni la vieille gauche des partis et des syndicats ni les mouvements sociaux plus récents davantage portés sur l’action directe ne semblent à même d’y proposer une solution. A la recherche de nouveaux chemins pour analyser la crise et offrir la possibilité d’une vie au-delà du capitalisme, le concept de « communisation » est devenu un enjeu théorique de plus en plus débattu. Lire la suite…

Deux textes de TC publiés par Endnotes traduites en castillan

06/12/2016 un commentaire

Un camarade nous a fait parvenir deux traductions de textes de Théorie Communiste parus dans Endnotes n°1.

La versión française du premier texte est à la suite

“Mucho ruido y pocas nueces” et “Historia normativa y esencia comunista del proletariado”
Théorie Communiste
Endnotes # 1, octubre de 2008: materiales preliminares para un balance del siglo xx

Mucho ruido y pocas nueces

Comentarios críticos sobre « Prolétaire et travail: une histoire d’amour ? »

El tema sobre el que Dauvé y Nesic intentan reflexionar en este texto es nada menos que el «fracaso histórico» del movimiento comunista a lo largo de los ciento cincuenta y cuatro años transcurridos desde la publicación del Manifiesto de Marx y Engels[1]. Abordan la cuestión a través de una crítica del concepto de programatismo, desarrollado principalmente por la revista Théorie Communiste. Ahora bien, el programatismo sólo podría servir para explicar el «fracaso del movimiento comunista» si imagináramos, como Dauvé y Nesic, que el comunismo es una norma, una sustancia, algo invariable en «su contenido profundo[2]», pues en ausencia de tal supuesto, el programatismo no es otra cosa que la explicación de su propio fracaso. Por tanto, comenzaremos por explicar la teoría del programatismo, que Dauvé y Nesic han entendido tan mal. No obstante, conviene señalar que lo que en realidad está en juego es la definición de la época actual, y más aún, que siquiera exista un «período actual». O lo que en última instancia viene a ser lo mismo, que exista algo llamado historia.

1 La teoría del programatismo


i La emancipación del trabajo y su fracaso

Desde un punto de vista general podríamos definir el programatismo como una teoría y una práctica de la lucha de clases en la que el proletariado encuentra en su impulso hacia la emancipación los elementos fundamentales de una organización social futura convertidos en un programa a realizar. Esa revolución consiste, por tanto, en la afirmación del proletariado, ya sea como dictadura del proletariado, consejos obreros, emancipación del trabajo, período de transición, extinción del Estado, autogestión generalizada o «sociedad de productores asociados». El programatismo no es una simple teoría, es ante todo la práctica del proletariado, en la que la fuerza cada vez mayor de la clase (en los sindicatos y los parlamentos, organizativamente, en términos de relaciones de fuerzas sociales o de cierto nivel de conciencia de las «lecciones de la historia») se concibe positivamente como un trampolín que conduce a la revolución y al comunismo. El programatismo está intrínsecamente ligado a la contradicción entre proletariado y capital, tal y como queda constituida por la subsunción formal del trabajo en el capital. Lire la suite…

“Où t’es, TC où t’es ?”

03/10/2016 14 commentaires

il nous a paru pertinent de proposer à la réflexion ce texte sur « Théorie Communiste N°25» que nous a fait parvenir un camarade

Où t’es, TC où t’es ?

oh-lala

La balle quitte le pied et fonce dans le sol. Fin de la trajectoire ?

Si on s’échauffe avec le dernier numéro de la revue Théorie Communiste,  c’est pour mieux continuer sur la question de l’appartenance de classe,  de la catastrophe que constituerait notre défaite et du contenu de celle-ci. On n’épuisera pas ces questions ici. Il s’agit plutôt d’une mise en bouche.

Pourquoi, alors qu’une mobilisation sociale battait son plein, se donner le mal d’écrire là-dessus ? C’est que pour une partie des membres d’un courant qu’à défaut on appelera communiste antigestionnaire, TC est une des références théoriques. Ce texte a donc semblé nécessaire afin de marquer une rupture politique.

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“Pour en finir avec la critique du travail”

19/09/2016 Aucun commentaire

En contrepoint du texte de la Banquise, publié ci-dessous, il nous a paru pertinent de proposer à la réflexion ce texte de Théorie Communiste N°17, sorti en septembre 2001.

“Pour en finir avec la critique du travail” 

La critique du travail ne peut avoir d’objet et se justifier elle-même que si elle construit son objet antérieurement aux rapports sociaux, mais alors elle devient purement spéculative ; inversement si ce sont les rapports sociaux historiquement déterminés qu’elle se met à critiquer, elle entre alors en contradiction avec son premier moment de formalisation abstraite de son objet. La critique du travail voudrait le travail comme rapport social antérieurement à tout rapport social. La critique du travail est une impasse. Premièrement, elle construit un objet d’analyse qui est le travail en soi ; deuxièmement, elle veut déduire de l’analyse de cette activité, qui telle qu’elle l’a posée est une abstraction spéculative, les rapports sociaux contradictoires dans lesquels évoluent les hommes. Cela, soit par un développement contradictoire interne de cette activité, soit de par un caractère irréductible à l’aliénation que, par nature, cette activité possèderait. Les modulations particulières de cette impasse générale aboutissent toutes à la transformation de la critique de la société capitaliste et de son rapport social fondamental, l’exploitation, en critique du travail, critique de l’activité.

              Le sujet abordé ici est en conséquence un peu paradoxal. Il s’agit de définir le travail pour dire que le travail n’est pas un objet de la critique théorique. Cela pour deux raisons : la “critique du travail” est comme théorie une impasse ;  l’abolition du travail ne passe pas par la “critique du travail”. Notre démarche est cependant nécessaire, car, si le travail n’est pas un objet de la critique théorique et si sa critique ne mène à rien, la critique théorique ne peut en revanche faire l’impasse sur les idéologies de la “critique du travail”. C’est donc comme un moment de la critique de ces idéologies, qu’il est nécessaire de critiquer la notion de travail en tant qu’objet de cette critique et parce que cette notion de travail joue un rôle actif, pratique, de mise en forme des luttes dans les courants les plus radicaux du démocratisme radical. Lire la suite…

L’Espagne et la Théorie de la communisation:Passé et Présent

02/02/2015 15 commentaires

Traduction d’un texte préparatoire à une réunion qui s’est tenue en novembre 2014

L’Espagne et la Théorie de la communisation:
Passé et Présent:
Federico Corriente

«[…]Si je m’en souviens bien, le mot en lui-même a surgi entre 1972 et 1974 parmi certaines personnes critiques envers l’IS, la Gauche allemande et italienne, etc., mais inspirées par celles-ci. Peut-être que la première personne à l’employer a été Pierre Guillaume, le libraire (et ex-membre de Socialisme ou Barbarie) de la Vieille Taupe (c’était le nom de la librairie). En tout cas, il a été le premier a donner à ce concept toute son importance. Ce terme a peut-être été forgé par Dominique Blanc, alors principal animateur du groupe La Guerre Sociale, et auteur d’un essai très stimulant et pionnier, Un Monde sans Argent…Ce qui est dommage c’est que cette notion si décisive n’ait pas été réellement développée par le petit milieu qui en a été à l’origine, ce qui semblerait être un indice de la faiblesse du mouvement communiste (en tant que mouvement social, et non d’individus comme toi et moi).
[…]De toutes façons, je n’ai jamais fait que me heurter à de l’hostilité de la part des héritiers de la Gauche germano-hollandaise, de ICO et dernièrement de Echanges et Mouvement. Je suppose que leur agressivité procède d’une profonde incompréhension. S’inspirer autant de Bordiga que de Pannekoek devait leur faire la même impression que des travelos à ma mère».

Correspondance entre une fraction du collectif Riff-Raff et Gilles Dauvé (alias Jean Barrot) -Riff-Raff #7 [1], (Mars 2004)

Préliminaires: communisation et ultra-gauche

Peut-être qu’un article sur le procès de la gestation de la théorie de la communisation à partir de ses origines dans la critique de l’Ultra-gauche en Espagne devrait commencer par l’un ou l’autre des homologues espagnols des grands théoriciens révolutionnaires -Luxembourg, Gorter, Pannekoek et Bordiga- qui rentrèrent en lice lors du cycle mondial de luttes ouvrières révolutionnaires débutant en 1917. Malheureusement pourtant, pas un seul nom ne nous vient à l’esprit. Ce fait est en lui-même frappant, surtout lorsque l’on considère que lors de la Sainte Année 1917 l’Espagne fût le théâtre d’une grève générale révolutionnaire, et que selon Guy Debord, dans La Société du Spectacle, la Révolution de 1936 créa supposément «la tentative la plus avancée d’un pouvoir ouvrier qui ait jamais eu lieu». Si cette assertion est exacte, il ne reste plus qu’à se demander pourquoi ce soulèvement révolutionnaire n’a pas eu d’impact théorique contrairement à la Russie, l’Allemagne ou l’Italie. Cependant, l’énorme bibliographie à propos de la «Révolution espagnole»- dont les meilleurs ouvrages ont été significativement écrits presque en totalité par des auteurs étrangers-, cette absence paraît confirmer la sentence bordiguiste selon laquelle les événements espagnols de 1936 n’ont fait que corroborer en négatif les leçons théoriques apprises bien des années auparavant par la Gauche communiste en Allemagne comme en Italie. Lire la suite…

Ferguson : L’incendie impossible à éteindre

25/11/2014 12 commentaires

version intégrale de l’article sur la question raciale paru sur le site étatsnusiens http://www.metamute.org/

Ferguson : L’incendie impossible à éteindre

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L’assassinat policier de Mike Brown et l’éruption qui s’en est suivie à Ferguson et un peu partout aux États-Unis ont soulevés des questions sur la valeur de la vie racialisée et sur les formes de lutte contre la race qui émergent par rapport au déplacement, à la paupérisation et militarisation de la police.

RL (l’auteur, NDT) fait état de l’évolution d’une jeune génération militante qui a un rapport différent à la race et l’appartenance de classe

Nous vivons encore dans l’ombre de la crise financière mondiale. Maintenant, bien qu’apparaissant comme un lointain souvenir, avec la vague de luttes qui traînait dans son sillage, les ramifications de la crise sont encore en œuvre aujourd’hui. Ralentissement du PIB autour du Monde, taux de chômage élevé, paupérisation diffuse parmi la population … tous les gouvernements portent une fonction purement négative, s’engageant dans un méli-mélo de demi-mesures inefficaces destinées à prévenir la dissolution sociale. À cet égard, nous sommes tout à fait d’accord avec l’analyse d’End Notes d’un présent pris dans une logique d’attente, dans laquelle la crise mondiale du capital est pour l’instant au point mort et les forces de désintégration sont tenues à distance. [1] Lire la suite…

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kommunisierung

20/11/2014 2 commentaires

Introduction aux trois volumes sur la communisation (texte de Doc Sportello) paru sur le site de nos camarades

http://www.kommunisierung.net/spip.php?article28

La communisation décrit une révolution communiste sans phase de transition, pas une révolution « pour le communisme, mais par le communisme» [1].La prise de mesures communistes  affaiblit l’ennemi capitaliste et, dans le même temps, décrit le monde post-révolutionnaire. Le terme est apparu dans les débats théoriques intenses dans le milieu de la gauche communiste en  France après mai 1968. Le terme est généralement attribuée à Gilles Dauvé et utilisé d’abord dans la revue Le Mouvement Communiste [2].
En coopération avec d’autres communistes de gauche comme François Martin et Karl Nesic, Dauvé a essayé de rassembler les différents courants communistes de gauche, de critiquer et de développer, par exemple, le mouvement italien en rapport avec Amadeo Bordiga, Invariance,  la revue de Jacques Camatte, le communisme de conseil germano-néerlandais,  et, en France, des courants comme Socialisme ou Barbarie et l’Internationale situationniste.
Ces développements théoriques sont étroitement liés à la traduction initiale des textes centraux de Marx. Les Grundrisse publiés en  1967-1968 pour la première fois en français ont eu une influence considérable sur les débats dans le milieu de la gauche communiste en  France. Le chapitre 6 du Capital , « Résultats du processus de production immédiat », paraît, pour la première fois en 1968 en français dans la Pléiade, vec l’édition de  Maximilien Rubel et Louis Janover. Lire la suite…

Spontanéité, Médiation, Rupture

15/11/2013 21 commentaires

(Traduction d’un article d’Endnotes 3, original en ligne ici)

« Nous ne savons pas s’il faut voir dans les destins [opposés] de Luxemburg […] et de Lénine un lien avec le fait que Lénine et son groupe aient armé les ouvriers, quand les Spartakistes ont persisté à penser l’organisation comme une coordination […] et le refus du travail comme unique arme adéquate pour les ouvriers. L’essence du léninisme évolue, du rapport entre spontanéité et parti au rapport entre parti et insurrection.[1] »

Est-ce que les luttes actuelles évoluent vers la révolution ? Nous tentons de nous positionner par rapport à cette question de la seule façon possible : non seulement grâce à notre vécu actuel, mais aussi en relisant les théories révolutionnaires du passé. Se référer à de telles théories peut toutefois se révéler hasardeux : elles sont apparues en réaction à un ensemble de questions énoncées au cours d’une période spécifique — une époque qui n’est pas la nôtre. Il est vrai que les théories révolutionnaires du xxe siècle se sont développées au cours d’une séquence de luttes que nous appelons le mouvement ouvrier. Elles ne portent pas uniquement les traces du mouvement ouvrier dans son ensemble. Ces théories ont été formulées en réaction aux limites auxquelles ce mouvement a été confronté à son apogée, à savoir la période révolutionnaire de 1905-1921. Lire la suite…

Historia normativa y esencia comunista del proletariado

11/07/2013 Aucun commentaire

Historia normativa y esencia comunista del proletariado

por Théorie Communiste

Endnotes #1, de octubre de 2008: materiales preliminares para un balance del siglo xx

Una crítica de Cuando las insurrecciones mueren, de Gilles Dauvé. Publicado originalmente bajo el título ‘Histoire normative et essence communiste du prolétariat’, Théorie Communiste nº 16, 2000

Cuando las insurrecciones mueren nos presenta la concepción normativa de la historia de la lucha de clases en toda su pureza. En la primera página Dauvé establece el vocabulario de esta problemática, hecha de oportunidades «perdidas» y materializaciones «fallidas». A lo largo del texto, el fascismo y el nazismo son descritos como el resultado de los límites de las luchas de clases del período anterior, pero estos límites están definidos en relación con el comunismo (con C mayúscula) en vez de con las luchas de la época. Entretanto, la historia del capital se remite a una contradicción que va más allá de éste, una contradicción general de la historia, la separación entre el hombre y la comunidad, entre la actividad humana y la sociedad: Lire la suite…

“La théorie de la communisation n’est pas un long fleuve tranquille”

28/09/2012 3 commentaires

Commentaires critiques du livre de Léon de Mattis Crises [1]

Le livre fait justice d’un certain nombre de confusions habituelles dans les courants de l’extrême gauche…

1 – Il récuse la séparation faite par les milieux alternatifs et la pensée type Monde Diplomatique entre économie réelle et finance, une dualité commune aussi bien aux économistes libéraux qui opposent le réel et le nominal qu’aux économistes marxistes qui opposent valeur et prix. De Mattis rompt cette dualité en affirmant qu’aucun secteur économique ne peut exister sans crédit. Lire la suite…

La autoorganización es el primer acto de la revolución, los siguientes irán en contra suya

03/09/2012 Aucun commentaire

La autoorganización es el primer acto de la revolución, los siguientes irán en contra suya.

Suplemento a Théorie Communiste n°20

Juino 2006

Comunización

 La autonomía, como perspectiva revolucionaria realizándose por la autoorganización, es paradoxalmente inseparable de una clase obrera estable, facilmente discernible en la misma superficie de la reproducción del capital, una clase confortada en sus límites como en su definición por esa reproducción y reconocida en esta reproducción como interlocutor legítimo. La autonomía es la práctica, la teoría y el proyecto revolucionario de la época del « fordismo ». Su sujeto es el obrero y supone que la revolución comunista sea su liberación, la liberación del trabajo productivo. Supone que las luchas reivindicativas son el escalón de la revolución y que dentro de la relación de explotación el capital reproduzca y confirme una identidad obrera.Todo aquello ha perdido su asiento. Por lo contrario, en cada una de sus luchas el proletariado puede ver su existencia de clase objetivarse en la reproducción del capital como algo que le es ajeno y que en el curso de su lucha puede cuestionar. En la actividad del proletariado, ser una clase se vuelve una coacción exterior objetivada en el capital. Ser una clase es un obstáculo que su lucha como clase debe superar, este obstáculo posee una realidad clara y facilmente identificable: la autoorganización y la autonomía. Lire la suite…