Argentine : Les pillages de la faim: la crise se fait sentir dans différentes régions du pays
Tentative de pillage dans un supermarché “contre la faim du gouvernement Macri
“. Les jeunes organisés via WhatsApp. Neuf détenus, dont quatre mineurs à Comodoro Rivadavia
Une centaine de personnes auraient participé à la tentative de pillage.
#Argentina: Attempted looting at a supermarket "against the hunger of the #Macri government". Young people organized via WhatsApp. Nine detainees, including four minors in #ComodoroRivadavia, #Chubut. pic.twitter.com/AqVe7Vh5sZ
— ubique (@PersonalEscrito) August 31, 2018
Dans les provinces de Mendoza et de Chubut, des groupes de personnes sont entrés dans les locaux pour chercher de la nourriture.
Saqueo en Guaymallen, Mendoza, en el supermercado ÁTOMO. pic.twitter.com/EFYQr7BSaE
— El Destape (@eldestapeweb) August 31, 2018
L’Argentine de nouveau dans la tourmente
Le président de centre droit Mauricio Macri a annoncé, lundi, un plan d’austérité comprenant la suppression de ministères et une hausse des taxes à l’exportation.
Les cantines populaires sont débordées en Argentine. « Les commensales ne sont plus seulement des enfants, mais des familles entières, les parents et jusqu’aux grands-parents », expliquait-on, lundi 3 septembre, au siège de l’organisation sociale Barrios de Pie (Quartiers debout), à Avellaneda, faubourg miséreux de Buenos Aires.
« Le litre de lait a augmenté de près de 30 % en un mois », se désespère Rosa Cabral. Employée domestique, elle déjeune sur son lieu de travail, mais elle doit désormais envoyer à la cantine populaire ses quatre enfants, ainsi que son mari, Jorge, qui a perdu 25 % de son salaire. Sous le coup de la récession, l’usine métallurgique où il est employé a réduit les cadences et pour éviter des licenciements, les ouvriers ne travaillent plus qu’une semaine sur deux.
Selon des chiffres officiels, l’indice d’enfants pauvres atteint 45 % de la population dans la grande banlieue de la capitale argentine et, dans tout le pays, la pauvreté a augmenté de 3 % au cours des derniers mois, touchant désormais quelque 33 % des 41 millions d’Argentins.
La classe moyenne n’est pas épargnée, avec le gel des salaires et des pensions, les hausses vertigineuses des tarifs des services publics et des couvertures médicales privées. L’inflation dépassera les 30 % cette année. La chute de la consommation est telle que de nombreux commerces et entreprises ferment. Le géant américain de la grande distribution, Walmart, a vendu une douzaine d’hypermarchés.
Grave crise monétaire
En seulement quelques jours, fin août, la troisième économie d’Amérique latine a de nouveau plongé dans le marasme. Avec toujours le même scénario – peso en chute libre, explosion des prix, licenciements en masse, turbulences sociales – auquel se greffe, sur le plan international, une hausse du dollar américain qui a fait tomber plusieurs pays émergents dans une grave crise monétaire.
Le 30 août, le peso a perdu 17 % de sa valeur et depuis janvier, la monnaie argentine s’est effondrée de plus de 50 % face au dollar. Ce « jeudi noir », la Banque centrale a dû relever en urgence son taux directeur à 60 %, l’un des plus élevés du monde, pour tenter de freiner une hallucinante dégringolade de la monnaie.
Après un week-end agité de frénétiques réunions, le président de centre droit Mauricio Macri a annoncé, lundi, dans un message enregistré, un plan d’austérité comprenant notamment la suppression de treize ministères sur vingt-trois – dont ceux de la santé et du travail, transformés en secrétariat d’Etat – et une hausse des taxes à l’exportation.
« Cette crise n’est pas une crise de plus, elle doit être la dernière. Nous avons tout pour nous en sortir », s’est voulu rassurant le chef de l’Etat. « Nous allons demander leur contribution à ceux qui en ont la plus grande capacité : ceux qui exportent », a-t-il précisé, en référence aux secteurs agricoles, énergétiques et miniers qui, en vendant en dollars leurs productions à l’étranger, sont favorisés par la chute du peso. « Nous savons que c’est une mauvaise taxe, mais je vous demande de comprendre que c’est une urgence », a lancé le président argentin. Les riches exportateurs agricoles, tout comme la puissante Union industrielle argentine (UIA), ont exprimé leur mécontentement.
Extrême incertitude
Admettant que la pauvreté allait augmenter avec la forte dévaluation du peso, le président Macri a promis de « prendre soin des plus nécessiteux » avec « le renforcement des allocations, les programmes alimentaires et le plafonnement du prix de certains produits de base ». Des promesses qui ont été rejetées, lundi, par les mouvements sociaux, qui ont appelé à de nouvelles protestations.
Récemment, des concerts de casseroles ont retenti à Buenos Aires et dans plusieurs autres grandes villes du pays, réveillant les vieux démons du tragique effondrement financier de 2001. Des dizaines de milliers de professeurs et d’étudiants ont aussi protesté dans la capitale contre les réductions budgétaires imposées aux universités publiques. En grève depuis plus d’un mois, les professeurs des cinquante-sept universités publiques réclament une revalorisation de leurs salaires.
Dans ce climat d’extrême incertitude, le ministre de l’économie, Nicolas Dujovne, sera à Washington, mardi, pour solliciter auprès du Fonds monétaire international (FMI) une accélération des versements du prêt de près de 43 milliards d’euros, accordé en juin. Un premier versement de 13 milliards de dollars a déjà été effectué, mais il s’est révélé insuffisant pour équilibrer les comptes de l’Etat.
« La récession va être impressionnante »
Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2015, le gouvernement Macri a réduit de 6 % à 3,9 % du produit intérieur brut (PIB) le déficit budgétaire. Le nouvel objectif est de parvenir à l’équilibre dès 2019. « L’unique manière de construire un pays stable et d’éradiquer la pauvreté est d’assainir nos comptes publics », a affirmé M. Dujovne, reconnaissant que « des erreurs » avaient été commises.
Le plan d’austérité a été mal accueilli par l’opposition, qui reproche au gouvernement un manque de dialogue et une réaction tardive, voire une incompétence, face à une tempête que l’on voyait venir. « La récession va être impressionnante », a prédit Agustin Rossi, chef du bloc péroniste à la Chambre des députés.
Le temps presse pour le président Macri, qui n’a pu tenir ses grandes promesses électorales : « la pauvreté zéro » en Argentine et un afflux massif d’investissements étrangers dans les infrastructures et l’énergie, afin d’alimenter la croissance et créer des emplois.
A un an de la présidentielle d’octobre 2019, sa popularité est en baisse, alors que l’opposition reste divisée. La CGT, principale centrale syndicale du pays, a appelé à une grève générale de vingt-quatre heures, avec mobilisation, le 25 septembre.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/09/04/l-argentine-de-nouveau-dans-la-tourmente_5349829_3222.html
Tentative de pillage à Chaco: un adolescent est mort
Les affrontements qui ont éclaté lundi soir dans la deuxième ville de Chaco, lors des tentatives de pillage des supermarchés et des différents magasins, ont laissé la première victime mortelle, comme l’ont confirmé les sources de la police du Nord. Le garçon de 13 ans était au milieu des tirs entre la police et les pillards dans le quartier ouvrier de la ville de Saenz Peña, située à environ 160 kilomètres de la capitale provinciale
http://www.diarionorte.com/article/170560/un-menor-de-13-anos-muere-en-los-intentos-de-saqueos-en-saenz-pena