Si la réponse est Syriza, alors ce n’était pas la bonne question
Texte paru le 5 mars dernier sur le site « Brooklyn rail »
http://www.brooklynrail.org/2015/03/field-notes/if-syriza-is-the-answer-then-the-question-was-wrong
Par Cognord
Traduction du collectif Les Ponts Tournants
Les prédictions sont souvent difficiles. La complexité des problèmes, la diversité des éléments-clefs et le caractère imprévisible des sujets sociaux en interdisent la tentative et discréditent généralement ceux qui en font. Or, en acceptant ces difficultés, on a ouvert un espace dans lequel les gens se sentent libres de dire n’importe quoi sans que cela tire vraiment à conséquence. C’est ce qui est arrivé dernièrement avec Syriza : pendant que la Droite mettait en garde contre un « radicalisme » irresponsable, la Gauche a trouvé le point de ralliement qu’elle attendait depuis longtemps pour annoncer « la dernière chance de mettre fin à l’austérité ». Encore une fois, elles avaient tort toutes les deux.
Ce qui était remarquable, sans toutefois être vraiment surprenant, c’est que quasiment aucun des partisans de Syriza n’avait pris le temps d’examiner son programme économique tel qu’il était énoncé. Il suffisait de répéter quelques formules-clefs pour faire de Syriza l’unique espoir pour l’avenir de la Grèce (et de l’Europe par la même occasion), toute analyse rigoureuse des remèdes proposés par Syriza se trouvant reportée dans un futur hypothétique[1]. C’était comme si la gauche estimait qu’il serait impoli de présenter Syriza comme un parti social-démocrate de sensibilité progressiste, considérant qu’un examen attentif de son programme serait superflu, voire importun. Lire la suite…
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