Archive

Archives pour la catégorie ‘Du coté de la théorie/Around theory’

L’abolition de la valeur (sixième épisode) – Chap. 7: Socialité de la valeur ? Crise de la valeur ? par Bruno Astarian

01/09/2013 Aucun commentaire

vient de paraître sur le blog de Bruno Astarian

Résumé des chapitres précédents:

Après avoir étudié, dans le premier chapitre de notre feuilleton, la façon dont Marx envisage l’abolition de la valeur et le dépassement du capitalisme, nous avons examiné, dans le chapitre 2, la théorie marxienne de la valeur telle qu’elle se présente dans le premier chapitre du Capital. Nous y avons notamment trouvé une acception du travail abstrait comme « dépense de force humaine », acception nécessitant de donner à l’échange un rôle primordial dans la définition de la valeur. Roubine est très conscient des problèmes de cette approche, mais n’arrive pas à en dépasser les ambiguïtés, qui sont la marque de l’époque où Marx et Roubine ont théorisé la valeur.

Pour des raisons pratiques, le troisième chapitre est en attente de rédaction. Le chapitre 4 est consacré à notre conception de la théorie de la valeur : il s’est agi de promouvoir une compréhension de la valeur qui situe résolument celle-ci dans la sphère de la production, à partir de la division sociale du travail comme recherche de la productivité. Cela nous a notamment amenés à redéfinir la notion de valeur d’usage par rapport à la façon dont en parle tous les marxistes, et à constater que le travail abstrait se définit comme quelque chose de concret.

Le chapitre 5 complète les recherches du chapitre 4 sur la valeur en proposant une définition du travail productif qui soit vraiment discriminante. Cependant, si la distinction entre travail productif et travail improductif est indispensable à la théorie de la valeur, la question se pose de son enjeu au regard de la théorie du prolétariat comme sujet révolutionnaire.

Le chapitre 6 conclut la deuxième partie de notre projet. Il est entièrement consacré à une lecture critique de Postone. Il apparaît que les développements très sophistiqués que Postone apporte à la théorie du fétichisme de la marchandise ne le font pas aboutir pour autant à une vision convaincante de la contradiction fondamentale du mode de production capitaliste. La théorie critique de la valeur (celle de Postone tout au moins) est impropre à critiquer le MPC jusqu’au point où celui-ci rend possible le communisme.

Le chapitre 7 commence la troisième partie de notre projet, consacrée à la crise et à la question de l’abolition de la valeur, et en particulier à la définition du sujet révolutionnaire. Le chapitre 7 reprend et approfondit les conclusions du chapitre 6, pour montrer que la théorie critique de la valeur n’est pas à même, sur ses propres bases, de penser la crise comme moment de la possibilité, pour le prolétariat, de dépasser la contradiction qui définit la société capitaliste.

Aller au chapitre 7: Socialité de la valeur? Crise de la valeur?

Bloquer le port n’est que le premier de nombreux derniers recours

26/08/2013 Aucun commentaire

traduction en français d’un texte qui a circulé aux states après le mouvement “occupy” en 2011 et surtout le mouvement gréviste dans le port d’Oakland

 

Bloquer le port n’est que le premier de nombreux derniers recours

Par toute standard de mesure raisonnable, la grève générale du 2 Novembre fut un succès imposant. La journée fut certainement le moment le plus significatif de la saison du mouvement Occupy et a montré la possibilité d’une nouvelle direction pour les occupations, loin d’un démocratisme vague et auto-réflexif et vers une confrontation directe avec l’état et le capital. Au niveau local, en tant que réponse contre le premier raid policier sur le camp, la grève a montré qu’Occupy Oakland était capable de s’étendre tout en se défendant, d’organiser son propre entretien tout en attaquant au même moment son ennemi. C’est de cela dont il est question quand on fait référence au camp et à ses participants en tant que Commune d’Oakland, même si une véritable commune n’est seulement possible que de l’autre côté de l’insurrection.

En regardant les évènements de la journée, il est clair que sans la fermeture du port, cela n’aurait pas été du tout une grève générale, mais plutôt une journée d’action particulièrement imposante. Les dizaine de milliers de gens qui ont défilé vers le port ont surpassé toutes les estimations. Voisins, collègues, membres de la famille – on y vit toute sorte de gens qui n’avait jamais montré d’intérêt dans ce genre d’évènements, dont l’activité politique avait été restreinte à des grognements d’insatisfaction en direction du poste de télévision et un voyage aux urnes électorales une ou deux fois par an. C’était comme si l’entière population de la région de la Baie avait été transferrée dans un étrange purgatoire industriel, pour y errer, y errer encore, et y rencontrer soi-même et sa propre puissance. Lire la suite…

Indignations occidentales, révolutions arabes et mouvements des classes moyennes partout ailleurs…

28/07/2013 Aucun commentaire

trouvé sur le blog « Restructuration sans fin »

http://restrusansfin.canalblog.com/
BAST (Brésil, Afrique du Sud, Turquie) ?

Ces quelques notes comparatives ne prétendent certes pas à l’exhaustivité (nous avons par exemple laissé de côté la question religieuse), ni à l’exactitude scientifique mais cherchent à faire un ou deux rapprochements dans un cadre un tant soit peu précis, à rebours des raccourcis paresseux entre indignations occidentales, révolutions arabes et mouvements des classes moyennes partout ailleurs…

Modernité et autres archaïsmes

 Hybridation et intégration ségrégative

 Si on peut définir comme legs historique commun à ces trois pays, l’hybridation qui y caractérise encore largement le mode de production capitaliste, c’est à dire la coexistence de divers modes d’exploitation -des persistances esclavagistes (« 25 000 à 45 000 Brésiliens travaillent dans des conditions analogues à l’esclavage » selon un rapport de l’OIT), ultra-informelles ( les mineurs clandestins en Afrique du Sud) ou semi-féodales ( au Kurdistan Turque notamment) jusqu’au salariat classique- il serait hasardeux de penser qu’il n’y a là que des vieilleries absolues en voie de disparition dans un mouvement d’homogénéisation inévitable, qui pourtant se délite depuis ses bastions occidentaux. « L’accumulation du capital a pour condition vitale la dissolution progressive et continue des formations précapitalistes » (Rosa Luxembourg   L’accumulation du capital livre II), disait-on au début du siècle dernier, mais on sait que par la suite, c’est plutôt une coexistence sous l’égide de l’Etat qui a caractérisé les pays de l’hémisphère sud et même l’émergence la plus spectaculaire doit beaucoup à l’articulation entre secteurs modernes et arriérés.

La réduction massive de la pauvreté de cette dernière décennie n’a d’ailleurs pas consisté en un véritable saut qualitatif, c’est à dire le dépassement de cette dynamique d’interférence entre types d’extraction de plus-value qui semble, au contraire, s’incarner dans l’alliance hégémonique (PTistas et oligarchie, BEEple et bourgeoisie blanche) ou le conflit (bourgeoisies verte et kémaliste) entre classes dominantes nouvelles et anciennes, qu’elles qu’aient été par ailleurs les promesses de renouveau faites par les uns ou les autres.

On explique souvent cette constance de l’intrication entre modernité et archaïsmes divers chez les émergents par le colonialisme, la dépendance, bref le fait que le capitalisme y a été introduit de l’extérieur (tout comme l’Etat fut un « legs allogène » dans certains pays africains) et n’était donc pas le produit de contradictions internes et de l’essor d’une bourgeoisie autochtone. Or, cette analyse classique semble un peu lapidaire pour expliquer les trajectoires historiques originales des BAST. Lire la suite…

SUR LA COMMUNISATION ET SES THEORICIENS

22/07/2013 Aucun commentaire

SUR LA COMMUNISATION ET SES THEORICIENS

le 25 avril dernier, nous avions publié une traduction d’un texte de camarades berlinois. Comme nous nous y étions engagé, nous informons les lecteurs de dndf qu’un camarade de la revue Kosmoprolet à corrigé la traduction française de leur réponse qui est maintenant disponible sur ce site, ceci en vue de republier, par l’Asociale de Montréal, les « 28 Thèses sur la société de classes » rédigé par les ami(e)s de la société sans classes, la critique de Théorie Communiste (RS) ainsi que la réponse des camarades de Berlin au texte de TC

Trouvé sur la toile :Les sentiers de la révolte

22/07/2013 Aucun commentaire

trouvé sur le blog ami ” in limine”

Les sentiers de la révolte (À Corps Perdu n°3)

Les sentiers de la révolte.pdf

Il peut y avoir un moment, une rupture, dans le cours d’une révolte, qui dépasse le temps historique, la cadence imposée pour la survie, afin de renouer avec la vie et ses caprices. Si la révolte reste strictement enfermée dans une projectualité objectiviste, avec ses buts, ses stratégies, sa discipline, et finalement, la hiérarchisation de ses composantes et son retour inévitable dans le giron des rapports sociaux du capitalisme, elle n’aura que peu de chance de passer pour une révolution. C’est à partir de cette question que surgit le problème (si l’on peut parler de « problème ») de la subjectivité. Croit-on pouvoir la déterminer à l’avance que l’on s’y égarerait (les fameux « sujets » révolutionnaires que seraient sensée être pour certainEs le prolétariat, l’individu moderne, ou l’Homme générique). Il ne peut y avoir de sujet en notre époque que celui qui ne se laisse pas embarquer dans la tourmente, mais qui s’y embarque lui-même, en découvrant instinctivement toute l’ampleur de la futilité des objectifs autour desquels s’est concentré sa vie jusqu’à présent et en tant qu’extériorités n’ayant plus aucun sens pour lui. Il apparaît alors une souveraineté, un temps hors du temps, d’où les rôles sociaux qui définissent nos identités d’individus du capital nous semble d’un coup insupportables et ridicules, inutiles et sclérosantes. L’autre devient alors le frère ou la sœur, ceux ou celles par lesquelles peut s’affirmer notre être en même temps que des relations qui s’établissent autour d’affinités, d’amitiés mais aussi de conflits et de reconsidération de l’humain autour de nouvelles valeurs. La vieille morale s’effondrera en même temps que le culte de la « pratique utile » et de la production lorsque se terniront à jamais dans la tête des prolos que nous sommes, les folles espérances en des lendemains déçus. Mors ultima ratio ! Lire la suite…

Historia normativa y esencia comunista del proletariado

11/07/2013 Aucun commentaire

Historia normativa y esencia comunista del proletariado

por Théorie Communiste

Endnotes #1, de octubre de 2008: materiales preliminares para un balance del siglo xx

Una crítica de Cuando las insurrecciones mueren, de Gilles Dauvé. Publicado originalmente bajo el título ‘Histoire normative et essence communiste du prolétariat’, Théorie Communiste nº 16, 2000

Cuando las insurrecciones mueren nos presenta la concepción normativa de la historia de la lucha de clases en toda su pureza. En la primera página Dauvé establece el vocabulario de esta problemática, hecha de oportunidades «perdidas» y materializaciones «fallidas». A lo largo del texto, el fascismo y el nazismo son descritos como el resultado de los límites de las luchas de clases del período anterior, pero estos límites están definidos en relación con el comunismo (con C mayúscula) en vez de con las luchas de la época. Entretanto, la historia del capital se remite a una contradicción que va más allá de éste, una contradicción general de la historia, la separación entre el hombre y la comunidad, entre la actividad humana y la sociedad: Lire la suite…

De la Suède à la Turquie : Disparités dans la dynamique de l’ère des émeutes

24/06/2013 4 commentaires

Un court texte des camarades grecs de Blaumachen sur la dynamique actuelle de ce qu’ils nomment «l’ère des émeutes”. 
Il a été écrit avant les événements au Brésil. Ces événements comprennent la 4ème dynamique dans l ‘«ère des émeutes” et posent la question de l’étape de la crise où nous sommes (le Brésil et la Turquie ont été les miracles du FMI). Mais bien sûr, l’analyse de cette corrélation n’est pas précisée dans ce texte.

Dans la série des émeutes des “exclus” n’oublions pas l’Argentine en décembre 2012 : 

De la Suède à la Turquie :

Disparités dans la dynamique de l’ère des émeutes

L’explosion sociale en Turquie nous oblige impérativement à regarder de plus près ce qui se passe, ce qui se produit, quelles sont les nouvelles limites produites durant ce que nous avons appelé l’ère des émeutes, et comment elles seront dépassées. La combinaison des évènements en Suède et en Turquie, leur rencontre dans le temps, confirme l’existence de deux dynamiques de la lutte de classes évoluant dans une relative autonomie. Nous ne pouvons pas ignorer que la rencontre attendue de ces pratiques ne s’annonce pas réjouissante, puisque elle va poser la question des rapports entre deux sujets en train de se produire qui n’ont pas pour le moment un horizon commun dans leur activité. L’enjeu du point de vue de la révolution c’est comment sera produite, sur la base de leur rencontre, leur dépassement nécessaire : la transformation de la lutte en prise de mesures communistes contre le capital, c’est-à-dire en mise en question de tous les rôles qui constituent la société, en communisation. Lire la suite…

Discours sur l’anarchisme insurrectionaliste et la communisation

23/06/2013 Aucun commentaire

 

faut-il toujours que les conditions subjectives l’emporte sur la réalité objective comme si le mouvement d’autotransformation qui détruit les conditions présentes n’était pas un rapport où objectivité et subjectivité se défont l’un par l’autre et minent leur raison d’être. ?

nous renvoyons aussi au texte d’Amer Simpson 

Des Nouvelles Du Front » Communisation: débats et commentaires

———————-

un article paru au éditions «  A l’abordage » http://editionsalabordage.noblogs.org/

Ce texte n’a pas été écrit dans le but de faire une Xième démonstration d’une prétendue inconséquence du courant anarchiste insurrectionaliste face à la raison, la cohérence ou la vision adéquate qui seraient les signes de tout autre attitude théorique et pratique, comme pourrait être celle du courant communisateur selon une certaine interprétation de celle-ci. C’est même tout l’inverse. Ou tout du moins, il ne s’agit pas d’opposer ces deux théories et pratiques révolutionnaires, mais au contraire de tâcher de reconnaître en elles, malgré leurs différences, ce qui en fait des expressions typiques du cycle des luttes actuelles dans la conjoncture particulière des contradictions de la société du capital dans notre époque, et à partir de la diversité et de la conjonction des subjectivités qui donnent à cette époque et aux individus qui l’habitent leurs particularités. Il s’agit donc par là d’orienter la critique sur ce qui les rapproche plutôt que sur ce qui les oppose…

Téléchargez le fichier PDF A4 page par page :

L’ anarchisme insurrectionnaliste et la communisation

Les années de guerre: Occupy, la communisation et la question militaire

22/06/2013 un commentaire

Remerciement à ML pour la traduction du texte de  Benjamin Noys 
.‎ http://www.academia.edu/2397355/The_War_of_Time_Occupy_Communization_and_the_Military_Question

Il peut y avoir une insurrection prolétarienne, à condition que les autres ne sortent pas leurs puissances de feu. S’ils vous balancent deux divisions mécanisées dans le nez, alors la révolution prolétarienne ne vaudra plus rien – André Malraux (Virilio 2006, 115)

Le mot Occupy a évidemment une connotation militaire. Il s’agit d’un détournement du terme et de la pratique de, non seulement une activité militaires (en Irak ou en Afghanistan), mais aussi de l’occupation quotidienne de l’espace et du temps par le capital et l’État. Malgré cette référence, la question militaire – la question du rôle, de la puissance et de la létalité d’une intervention militaire – n’a pas été vraiment centrale dans les débats autour des stratégies d’occupation. Certes, le problème a été crucial durant les révoltes du «Printemps arabe»: du rôle équivoque de l’armée en Égypte à la répression militaire à Bahreïn et en Syrie, et à la lutte militarisée ambiguë de la «résistance» en Libye, avec le soutien de l’ONU.

Dans les mouvements de protestation, en particulier les mouvements Occupy dans des pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Espagne (en Grèce les choses étaient différentes), la question militaire a eu tendance à être présente au travers de la militarisation de la police. Dans le cas du Royaume-Uni, l’utilisation du gaz lacrymogène et de la violence comme une réponse aux manifestations d’étudiants et d’émeutes « pour la première fois dans la Grande-Bretagne (hors Irlande du Nord) », se réfère à l’expérience coloniale en Irlande et aux services secrets de la police militaire qui ont toujours été testés dans ce « laboratoire » en tant que contre-insurrection. La question de la violence est restée, certainement du côté des manifestants, à un niveau d’interrogation relativement bas. Lire la suite…

A new blog in Dutch with some links, among other things, to websites about Communisation.

18/06/2013 5 commentaires

un blog néerlandais avec des traductions de textes de nos camarades grecs de Blaumachen et de nombreux liens qui renvoient à des sites dédiés à la communisation

CERCLE NOIR

FROM WHATEVER ANGLE YOU APPROACH IT, THE PRESENT OFFERS NO WAY OUT.

http://cerclenoir.wordpress.com/

ZONDER JOU DRAAIT GEEN ENKEL TANDWIEL…

HET TIJDPERK VAN DE RELLEN IS BEGONNEN…

La question de l’austérité : travail, protection sociale et vie post-familiale

28/05/2013 un commentaire

Voici une traduction auto remanié par les soins du blog « In Limine  »- peut-être parfois assez approximative – d’un article du blog américain PRIMA PORTA portant sur l’austérité et ce que devrait impliquer en tant qu’analyse et attitude la lutte contre elle.

La question de l’austérité : travail, protection sociale et vie post-familiale

http://primaporta.tumblr.com/

Qu’est-ce que l’austérité, et comment doit-elle être combattue? Doit-elle être combattue à tous prix? 

Récemment, certains camarades ont lancé un argument anti-étatique en ce qui concerne les coupes dans les budgets: étant donné que l’État est le Mal, les coupes dans les budgets peuvent donc être bien vues – afin d’accélérer l’avènement de l’anarchie. En d’autres termes, louée soit la saisie conservatoire qui nous rapproche de la chute du gouvernement. Comme preuve, on pourrait citer le geste en cours au Department of Homeland Security de libérer des sans-papiers des centres de détention ICE en Floride – 2.000 détenus ont déjà été libérés, 3000 de plus étant promis en Mars. Il semble indiscutable qu’une DHS et un ICE plus pauvres serait préférable pour les communautés d’immigrants et d’autres populations opprimées; l’anti-étatisme aurait toutes les raisons de se réjouir du cours apparent d’auto-castration du complexe carcéral industriel. “Apparent” est le terme clé cependant : comparé à une population carcérale totale de 429.000 immigrés, cinq mille de moins est une piètre victoire. Considéré globalement, les aspects positifs des saisies dans les budgets semblent bien pâle en comparaison avec l’impact négatif des pertes d’emplois et des coupes dans les services sociaux. Lire la suite…

Fragment de la théorie communiste : SUR LA COMMUNISATION ET SES THEORICIENS

25/04/2013 4 commentaires

En attendant une nouvelle traduction de l’article Über die Kommunisierung und ihre Theoretiker  écrit par le groupe berlinois « Freundinnen und Freunden der klassenlosen Gesellschaft » et publier dans le numéro 3 de la revue Kosmoprolet en réponse à une critique émise par la revue Théorie Communiste sur les « des 28 thèses sur la société de classe ».

Nous ne manquerons pas de signaler la parution de la nouvelle version allemande quand elle viendra….

Les camarades berlinois reconnaissent qu’ils partagent avec les partisans de la communisation l’idée que le communisme n’est pas un but lointain mais le mouvement même qui détruit tous les rapports marchands en plus de l’Etat.

Mais les véritables désaccords de nos ami(e)s concernent le concept de production, la nature des luttes de classe actuelles et le rapport entre la théorie et les luttes.

 ————-

SUR LA COMMUNISATION ET SES THEORICIENS

Le terme communisation fut créé dans les années 1970, en France, afin d’exprimer une idée simple mais importante : la révolution prolétarienne n’est pas l’auto-affirmation du prolétariat, mais son auto-abolition. Cette idée n’est en rien une nouveauté puisqu’elle se trouve déjà dans un texte polémique de 1845[1]. Elle n’eut cependant jamais un rôle important dans le mouvement ouvrier, renvoyant au mieux à l’horizon d’un futur lointain. Plus précisément, c’est la conquête du pouvoir politique par le prolétariat qui s’y imposa. Dans la société socialiste à venir, qui devait être encore dominée par la production marchande et par la mesure stricte de la contribution individuelle à la richesse sociale, le prolétariat édifierait les bases du communisme, société sans classes, sans salariat, donc sans prolétariat. Le terme communisation exprime l’obsolescence de cette conception. Pour les partisans de la communisation, le communisme n’est pas un but lointain mais le mouvement même qui détruit tous les rapports marchands ainsi que l’Etat. Nous partageons cette conception, comme on peut le lire dans nos 28 thèses sur la société de classes mais, d’après un groupe théorique français, nous le faisons d’une façon mitigée et, en fin de compte encore liée à l’«affirmation du prolétariat »[2]. C’est cette critique que nous cherchons à étudier ci-dessous. Lire la suite…

A paraître dans le prochain numéro de la revue SIC : L’Humain d’abord ?

17/04/2013 Aucun commentaire

un extrait du texte L’Humain d’abord ? ” à lire dans le prochain n° de la revue SIC, 

« On dirait que l’ancienne profondeur s’est étalée, est devenue largeur: Le devenir illimité tient tout entier maintenant dans cette largeur retournée. Profond a cessé d’être un compliment […] Les événements sont comme les cristaux, ils ne deviennent et ne grandissent que par le bords, sur les bords […] Et s’il y a rien a voir derrière le rideau, c’est que tout le visible, ou plutôt toute la science possible est le long du rideau, qu’il suffit de suivre assez loin et assez étroitement, assez superficiellement, pour en inverser l’endroit […] »

Gilles Deleuze, Logique du sens

Introduction

 

Il faut apposer différentes prémisses à ce texte, dans lequel – comme on peut le déduire du titre – on va articuler une critique de l’humanisme. La première est qu’il n’a pas la prétention de dire grande chose de nouveaux ou d’”original”, parce que, en premier lieu, les fondements de cette critique ont déjà été posés depuis longtemps, et – à notre avis – elle est déjà (au moins en partie) partagée par ce milieu, qui est la rédaction de SIC ; donc il s’agit surtout – pour nous – d’insister et d’approfondir certains aspects. La deuxième prémisse est que de façon prévisible, dans la mesure où les hypothèses exprimées par la rédaction de SIC sur le présent et le futur de l’actuel cycle de luttes sont correctes, dans la mesure où la théorie de la communisation sera de plus en plus une “détermination objective” 1 incontournable de l’actuel cycle de luttes, la nécessité de se présenter avec clarté devant les cercles d’individus et groupes jusqu’ici restés en dehors du débat sur la communisation, mais qui vont manifester de l’intérêt à propos de “nos” formulation, sera de plus en plus urgent ; à notre avis, dans le développement de ces rapports, l’antihumanisme sera très souvent, de façon implicite ou explicite, le “nœud” à partir duquel les accords et les discordes, les rapprochements et les séparations vont se produire; pour cette raison, nous avons considéré qu’un texte sur l’humanisme pouvait se révéler utile. Dès la citation en exergue, le style du texte – et celle-ci est la dernière prémisse – pourrait paraître plutôt “philosophique” ; en réalité, plutôt que de faire de la philosophie, il s’agit de sonder les manières dont nous lisons la réalité, voire la réalité actuelle : ce qui est en jeu, donc, c’est toujours la compréhension de la phase où nous sommes. En outre il faut tenir compte que le concret, quoiqu’il soit à tout instant une prémisse du processus de pensée, il ne se donne jamais à lui de façon immédiate : il peut paraître juste à la fin d’un processus spécifique, comme “produit”. Nous ne pouvons pas garantir si ce qui va suivre sera une simple spéculation “philosophique” ou un moment réel (bien que limité) de théorie du prolétariat – elle aussi conçue comme processus. Mais quiconque écrit sur la révolution ou le communisme, même en termes plus probablement “concrets”, ne peut avancer, sur ce point, aucune garantie. Lire la suite…

Le travail politique avec les femmes et en tant que femmes dans les conditions présentes : interview avec Silvia Federici

07/04/2013 Aucun commentaire

traduction empruntée  au blog In Limine ( critique de la valeur et communisation )

——-
Interview en anglais arrangé par mes soins à partir d’une traduction automatique d’après l’article du site Libcom :

http://libcom.org/library/political-work-women-women-present-conditions-interview-silvia-federici

Voir le Fichier : Political_work_with_women_and_as_women.pdf

Une entrevue avec la féministe marxiste italienne, Silvia Federici qui s’articule autour des mesures d’austérité dans les universités, la réponse des étudiants en Californie et la place et l’expérience des femmes au sein de ces mouvements.

Maya Gonzalez et Caitlin Manning(1) : Vous avez écrit à propos des luttes dans l’université dans le contexte de la restructuration néo-libérale. Ces luttes ont répondu aux tentatives d’enfermer les biens communs de la connaissance. Voyez-vous les luttes de ces dernières années dans l’université comme une continuation de la lutte contre l’enfermement de la connaissance ? Ou comme quelque chose de nouveau ? La crise économique a-t-elle modifié de façon fondamentale le cadre des luttes dans l’université ?

Silvia Federici : Je vois la mobilisation des étudiants qui a été organisé sur les campus nord-américains, en particulier en Californie, comme partie intégrante d’un long cycle de luttes contre la restructuration néo-libérale de l’économie mondiale et le démantèlement de l’éducation publique qui a débuté en milieu des années 1980 en Afrique et en Amérique latine, et s’étend maintenant à l’Europe, comme la révolte étudiante récente l’a démontré à Londres. L’enjeu, dans chaque cas, s’est révélé être plus que la résistance à “l’enfermement de la connaissance.” Les luttes des étudiants africains dans les années 1980 et 1990 ont été particulièrement intenses, car les élèves se sont rendu compte que les coupes budgétaires de l’université demandées par la Banque Mondiale ont marqué la fin du «contrat social» qui a façonné leur relation avec l’État dans la période de la post-indépendance, qui ont fait de l’éducation la clé de la promotion sociale et de la citoyenneté participative. Ils ont également réalisé, surtout en entendant des banquiers mondiaux affirmer que «l’Afrique n’a pas de besoin pour les universités», que derrière les coupes budgétaires, une nouvelle division internationale du travail a été reformulé qui re-colonise les économies africaines et dévalorise le travail des travailleurs africains. Lire la suite…

Présentation du n° 24 de la revue Théorie Communiste à Paris

23/03/2013 Aucun commentaire

Des membres de la revue Théorie Communiste présenteront le N° 24  qui vient de sortir

Le samedi 6 avril à 18h00

au Rémouleur 

106, rue Victor Hugo

Bagnolet (M° Robespierre ou M° Gallieni) 

La présentation se fera autour du texte “Tel quel” et de la notion de conjoncture. Le texte est accessible sur ce site. (http://dndf.org/?p=11981)

Extrait:

“Une conjoncture est ce moment historique où la contradiction entre les classes, celle entre les hommes et les femmes sont prises comme objets de transformation dans la multiplicité des contradictions. Les contradictions se recomposent, s’unissent en une unité de rupture, la pratique révolutionnaire, les mesures communisatrices, bouleversent la hiérarchie des instances du mode de production. Il y a de l’imprévisible et de l’évènement. C’est ce concept de conjoncture, devenu nécessaire à la théorie des contradictions de classes et de genres comme théorie de la révolution et du communisme, que ce texte tente d’approcher.”

“Ultragauche et négationnisme”

22/03/2013 Aucun commentaire

Suite aux commentaires qui suivent la publication du dernier texte de Dauvé et Nésic ci dessous, nous ressortons cet extrait, plus concis que l’extrait de TC 13 publié précédement .

Cet extrait vient d’ “Histoire critique de l’Ultra-Gauche” publié en 2009 par les éditons SENONEVERO

Le négationnisme poursuit le camouflage systématique du génocide opéré par les nazis au moment même où ils le commettaient. A Sobibor, camp de pure mise à mort à la chaîne, ils avaient d’abord mis les cadavres dans des fosses, mais les rouvrirent pour brûler les preuves du crime, on voit que la négation du génocide et particulièrement la négation des chambres à gaz, ne fût pas une invention après coup et tardive mais était telle quelle dès l’origine. Les chambres à gaz ont existé, l’extermination des juifs fut une nécessité fonctionnelle pour l’Allemagne nazie dans sa guerre à l’Est, décision étendue alors à toutes les zones occupées. Que le capital dans l’achèvement de son passage en domination réelle, durant la deuxième guerre mondiale, dans son aire centre et est européenne ait produit l’élimination des juifs n’a rien d’inexplicable pour toute analyse critique du mode de production capitaliste : achèvement de la formation des Etats nations ; élimination des allégeances intermédiaires à des communautés particulières face à la communauté abstraite du citoyen ; universalisation de l’individu de la société civile dans son rapport à l’Etat ; élimination d’un prolétariat rétif et organisé en partie sur cette particularisation communautaire ; concurrence à l’intérieur de la petite bourgeoisie, élimination de la particularisation de la circulation du capital argent, etc. Tout cela s’organisant en un racisme d’Etat. Lire la suite…

le dernier texte de TropLoin : Et maintenant ?

20/03/2013 7 commentaires

Et maintenant ?

troploin est à un tournant. Tout en continuant à réfléchir ensemble, Karl Nesic et Gilles Dauvé exposent ici l’un et l’autre comment ils apprécient la situation.

Deux ou trois raisons de ne pas désespérer

Karl Nesic

A quelqu’un qui me demandait récemment ce que je faisais, à quel projet révolutionnaire je m’occupais, j’ai répondu par mon insatisfaction d’avoir raison dans la « défaite », mon insatisfaction d’analyser les raisons de notre incapacité à transformer le monde, donc de comprendre et d’expliquer en quoi le rapport de force est et sera pour longtemps encore en faveur du capitalisme. (Ce constat m’oppose d’emblée à la quasi-totalité du mouvement dit communisateur. J’en reparlerai plus bas.)

Ce sentiment s’inscrit dans un double échec.

Au plan externe, s’il est exact que parfois les publications de troploin ont suscité de la sympathie, et même quelques « accords » théoriques, il est évident que ces convergences n’ont pas été jusqu’à la mise en commun de nos réflexions, ni le désir de faire ensemble un bout de chemin. Chacun a préféré continuer son propre jardin, son propre isolement.

Au plan interne, il s’est produit une rupture dans notre capacité (ou volonté) d’articuler de façon dialectique la critique de la vie quotidienne, et la critique de sujets plus fondamentaux comme la composition de classe, la crise, la communisation, etc., pour ne plus finir par s’occuper que de la seconde forme de la critique. Sans se payer de grands mots ni nous couvrir le visage de cendres, il semble évident que cette évolution reflète la prégnance et la force de la puissance même négative du capitalisme jusque dans nos têtes. Nous n’échappons pas à la réalité du monde qui nous entoure, et la radicalité, la globalité de la critique communiste ne peuvent que s’en ressentir. Bref, en voulant privilégier les « questions de fond », on tend à se condamner de fait à ne plus vouloir comprendre le monde dans lequel nous sommes, donc à ne plus comprendre ce que nous y faisons ou pourrions y faire. En dernière analyse, c’est accepter d’être étranger à sa propre histoire et donc à son possible devenir. Lire la suite…

À la limite: Auto-organisation en Grèce

07/03/2013 2 commentaires

À la limite: AUTO-ORGANISATION EN GRÈCE

Par Anna O’Lory, 27 Février 2013

http://www.metamute.org/editorial/articles/limit-self-organisation-greece 

Anna O’Lory est membre de Blaumachen, http://www.blaumachen.gr , qui produit un journal du même nom et qui contribue à la revue SIC – Journal International pour la  Communisation – http://sic.communisation.net/en/start

 « Et je lui répond / Daisy le moment est / extrêmement lourd de conséquences / nous travaillions et nous nous débrouillions / avec des nouveaux billets de banque / et alors nous réalisions que / c’est nous qui fabriquons / les nouveaux billets de banque / alors nous les mangeons / alors nous les chions / et alors nous disons que / nous avons des tonnes de fric… », graffiti, Exarchia, Athènes, Paroles tirés de « Lego » de Lena Platonos, années 80

 

image: «L’économie est blessé, j’espère qu’il meurt», Graffiti, Athènes, c.2012

En Grèce, une résurgence d’auto-organisation dans des conditions de crise se dessine sur un répertoire d’alternatives existantes. Anna O’Lory – membre du groupe et journal Blaumachen  – décrit les caractéristiques centrales de ces initiatives et expose leurs limites intégrantes.

Le récent film d’Anja Kirschner et de David Panos, Substance ultime, influencé par l’oeuvre d’Alfred Sohn-Rethel, fait le lien entre l’argent en tant qu’équivalent universel et les différentes formes de pensées et d’organisation sociales : la quantification de l’activité par le biais d’un équivalent abstrait correspond à l’abstraction dans la pensée et la quantification scientifique. Pour nous, la conséquence importante de cela est que non seulement l’exploitation, mais l’imposition de la comptabilité sur la vie sociale est elle-même dénaturée. L’argent n’est pas critiqué parce qu’il ne correspond pas à la valeur d’une manière assez précise. Il est critiqué précisément pour être ce qu’il est : un équivalent universel qui médiatise les échanges et, en même temps, une forme de valeur. Lire la suite…

“La distinction de classe est indissociable de la distinction de genre”

03/03/2013 Aucun commentaire

La revue produite par Incendo « GENRES & CLASSES, l’insurrection généralisée qui détruira les hommes et les femmes » a été reçue avec un succès qui montre à quel point le débat est actuellement central, dans et hors du milieu dans lequel elle a été produite.

La réponse critique de la revue “Théorie Communiste”  a reçu elle aussi un accueil public qui enrichit le débat.
Pour la seule fréquentation de dndf, les chiffres parlent :
– 1070 visites sur l’article qui présente la revue d’Incendo
– 915 visites sur la critique par TC.

Un camarade (extérieur à la revue TC)  a pris l’initiative de produire une brochure papier de cette critique de Théorie Communiste. Elle circule actuellement, distribuée gratuitement.
Si vous êtes intéressés à la faire circuler autour de vous, vous pouvez nous en commander…

“Qu’est-ce que c’est…..l’argent?”‘

03/03/2013 un commentaire

Le collectif “tantqu’il” vient de produitre un quatre pages intitulé “Qu’est ce que c’est …l’argent?”.

En attendant la parution sur leur site, voici un PDF qui le présente.

Tanquil1                                                   Tanquil2

Présentation de TC 24 à Marseille

23/02/2013 Aucun commentaire

Le groupe “Tantquil” fera une présentation de leur collectif et le groupe Théorie Communiste présentera le N° 24 de sa revue qui vient de sortir.

Samedi 2 Mars à 17h30

à La Caserne, en face de la caserne du muy, au 1 rue massena

Un repas sera partagé à la suite de la discussion

Ceux qui veulent participer au repas doivent se signaler à : pepe@communisation.net

Les outils de « négociation » sont désormais la matraque et le flashbal

16/02/2013 6 commentaires

extrait emprunté à un article du blog “in limine”

Voir le Fichier : Face_a_la_police.pdf

http://riff-raff.se/texts/fr/sic1-le-moment-actuel >

La revendication salariale, qui est donc une revendication dont actuellement la forme épouse le contour de la contrainte à la précarisation du travail (maintien des emplois qui est le maintien de la condition pour le prolétariat de sa propre survie : maintien du rapport salarial), devient une limite à l’action de la classe, matérialisée par le front de la police face à elle, dans la mesure où cette précarisation est l’expression cruelle mais structurellement indispensable de l’inessentialisation du travail dans le cycle productif et du lien négatif que ce dernier a avec le capital financier (nécessité de productivité croissante et en même temps, évanescence, non de la valeur, mais du caractère primordial, pour la création de richesse capitaliste – l’argent -, de la production). La précarité, le chômage, la crainte des licenciements, sont des limites à l’action du prolétariat ouvrier au travers de ses réactions revendicatives parce qu’ils sont les conditions, dans ce moment du cycle d’auto-accumulation, du maintien du lien du capital au procès de production et, simultanément, la négation de ce lien (qui se figure sous les traits médiatiques de la finance en tant qu’autonomisation, illusoire, du capital).

 

« L’autonomisation du capital, c’est-à-dire plus précisément l’autonomisation de sa forme capital-porteur d’intérêts est une tendance réelle, mais impossible. Lorsque l’on aborde cette impossibilité, il est insuffisant de l’énoncer en ressortant simplement le livre I du Capital ; en effet la tendance à l’autonomisation et son impossibilité ne sont pas opposées comme une digue est opposée à la marée. C’est dans ce qui définit fondamentalement le rapport du capital comme exploitation du travail que réside à la fois la tendance et son impossibilité. Ce qui constitue la complexité de ce procès d’autonomisation du capital, c’est qu’il est nécessairement lié au procès de production, et le reste. L’autonomisation du capital nie le procès de production, mais elle a absolument besoin de demeurer dans ce rapport de négation, en même temps que le procès de production a absolument besoin de produire cette négation »

….par la précarité, et son corollaire, la disciplinarisation du travail ; la police étant là en tant qu’outil étatique de coercition au service du capital afin de faire appliquer cette nouvelle discipline comportant une nouvelle forme de soumission, l’acceptation de la précarité et de l’insécurité de l’emploi liée à la restructuration mondialisée du capital et au caractère inessentiel du travail dans ce moment d’autonomisation du capital. La police nous rappelle désormais que nous ne sommes plus rien face au capital qui s’autonomise, le « monde de la finance », mis en danger du rapport salarial, tout en nous réintroduisant dans le rapport d’exploitation, dans le rapport de domination de classes, au travers de cet inessentialisation de ce qui constitue nos êtres prolétarien(ne)s ; le capital a toujours besoin de nous, mais plus soumis qu’auparavant, toujours indispensable mais aussi toujours de trop, en n’ayant plus la possibilité d’affirmer aucune identité face à lui nous donnant comme avant le moyen de négocier une place honorable dans le « système ». Les outils de « négociation » sont désormais la matraque et le flashbal

1 Roland Simon, Théorie du communisme, Fondements critiques d’une théorie de la révolution, éd. Senonevero, 2001, p. 318

On a reçu ça : “Taupe, y es tu ?”

11/02/2013 8 commentaires

“nous publions avec l’accord de son auteur cet excellent texte, écrit pour une réunion qui s’est récemment tenue à Paris. Nous tenons à attirer l’attention sur un texte qui prouve qu’on peut écrire de façon claire et très abordable sans céder un pouce à la vulgarisation théorique…” dndf

 

TAUPE, Y ES TU ?

Le capital restructuré,
la lutte des classes et la perspective révolutionnaire

Les « révolutionnaires » et ceux qui cherchent à donner une formulation politique à leur révolte veulent généralement être les témoins du futur, et inscrire leur discours et leur activité dans le sens général d’antagonismes porteurs d’insurrections à venir. C’est somme toute normal : toute lecture du monde part forcément d’une position en son sein, et vouloir conformer le devenir de l’humanité à ses désirs est le point de départ de toute volonté révolutionnaire. Le texte qui suit cherche à faire un pas de côté. Il tente d’évoquer l’époque actuelle en questionnant l’articulation entre la critique du capital comme rapport social d’une part et la lecture de la lutte des classes de l’autre – mais sans chercher à tracer d’échéance révolutionnaire (ni forcément entrer dans de grandes polémiques théoriciennes). Il s’agit essentiellement de réaffirmer cette évidence : ce qui se dégagera de la guerre sociale présente et à venir ne sera jamais que le produit de l’interaction (et du choc éventuel) entre le mouvement général de la domination capitaliste et l’activité de ceux qui en son sein seront amenés à se bouger les fesses. De cette dynamique, personne n’a la clé – pas plus les capitalistes que leurs auto-proclamés ennemis. Lire la suite…

De l’anarchisme à la communisation

10/02/2013 Aucun commentaire

Article traduit du blog de nos camarades italiens « Il Lato cattivo « 

Ce texte -écrit au cours de l’été 2010 a circulé les mois suivants à quelques exemplaires- témoigne d’une rupture d’avec le courant insurrectionnaliste « anarchiste ». Loin d’être exempte de défauts, cette lettre vise à poser des questions fondamentales à un milieu de militants, sans prétendre être en mesure de les formuler avec clarté. Entre autres,  les prévisions  sur le cours du capitalisme et sur le destin du démocratisme radical se sont révélées erronées,  comme l’approfondissement de la crise et la diffusion globale du mouvement des « indignés » peuvent l’attester. D’autres points -l’importance donnée à la rupture des années 70, la critique de l’activité militante, etc. – restent à clarifier. Quoiqu’il en soit, cette lettre abordait, de la part de son auteur, un début de compréhension  du processus révolutionnaire comme communisation : en ce sens, elle a eu son utilité. (Janvier 2010)  Lire la suite…

A paraître aux éditions Senonevero : “Du Kochari et du Jasmin”

03/02/2013 Aucun commentaire

 

Dans les révoltes des pays arabes du pourtour méditerranéen, la confrontation sociale et politique s’est organisée autour de deux pôles opposés : d’un côté une classe capitaliste construite comme une oligarchie clientéliste se confondant avec les appareils répressifs de l’Etat ; de l’autre, un « mouvement de rue » venu des masses urbaines prolétarisées, des concentrations ouvrières, des classes moyennes marginalisées, d’une petite paysannerie sans perspectives.

Les prolétaires deviennent des pauvres. La pente naturelle de la lutte des classes et la limite inhérente aux luttes ouvrières constituent alors un interclassisme dont le contenu propre est la politique : la formation d’une société civile. Dans le cours de la lutte, les rapports hommes/femmes ont manifesté cette revendication de société civile et le passage interclassiste de la revendication ouvrière à la revendication politique : occultation des femmes comme ouvrières, assignation des ouvrières en tant que femmes. Les islamistes travaillent à l’organisation d’une société civile, à la définition du peuple, à la recomposition de la classe dominante et à la restauration de l’Etat. Mais entre leurs mains, la séparation nécessaire de l’Etat d’avec la société et la lutte des classes est toujours menacée.

 

 

“La chaîne de montage commence à la cuisine, au lavabo et dans nos corps”

22/01/2013 un commentaire

En parallèlle de la parution en français  de “Caliban and the witch”, aux Editions SENONEVERO (à venir en 2013)

Un entretien avec Silvia Federici

Silvia Federici est professeure à la Hofstra University de New York et militante féministe depuis les années 1960. Son œuvre aborde la philosophie et la théorie féministe, l’histoire des femmes ou, plus récemment, l’impact des politiques du FMI et de la Banque mondiale en Afrique qu’elle a pu étudier de près après un long séjour au Nigeria. Mais Federici est surtout connue pour ses études détaillées sur les processus d’expropriation des corps et des savoirs, sur l’histoire de la chasse aux sorcières et sur les questions reproductives. Ce sont les thèmes qui sont au cœur de son ouvrage : « Caliban and the Witch : Women, the Body and Primitive Accumulation ». (Caliban et la sorcière : Femmes, corps et accumulation primitive : édition anglaise, 2004, édition espagnole, 2010). Certaines personnes estiment qu’il s’agit de la partie non écrite du Capital de Marx, ce qu’elle réfute en disant que s’il en était ainsi, elle ne ferait qu’ajouter des choses alors qu’il s’agit de les repenser. Entretien réalisé par Manel Ros pour le journal « En Lucha ».

Pourquoi écrire un livre sur les sorcières et sur la chasse aux sorcières ?

Ce livre sur les sorcières est né à partir de recherches que j’avais commencées dans les années 1970 et qui étaient liées aux débats qui se déroulaient à l’époque au sein du mouvement des femmes. Ces débats concernaient l’origine de la discrimination des femmes, les raisons des positions différentes qu’occupent les femmes dans la société capitaliste par rapport aux hommes. Je voulais avant tout comprendre pourquoi les femmes étaient toujours discriminées. J’avais une théorie à ce sujet, mais j’étais intéressée à démontrer que cette discrimination ne reposait pas sur la tradition, mais qu’elle s’était construite, de facto, dans la société capitaliste. Autrement dit, le patriarcat n’est pas un héritage du passé, il a au contraire été refondé par le capitalisme. Lire la suite…

L’abolition de la valeur (cinquième épisode) par Bruno Astarian

21/01/2013 Aucun commentaire

Allez directement au chapitre 6 qui est entièrement consacré à une lecture critique de Postone

Résumé des chapitres précédents par B.A.:

Après avoir étudié, dans le premier chapitre de notre feuilleton, la façon dont Marx envisage l’abolition de la valeur et le dépassement du capitalisme, nous avons examiné, dans le chapitre 2, la théorie marxienne de la valeur telle qu’elle se présente dans le premier chapitre du Capital. Nous y avons notamment trouvé une acception du travail abstrait comme « dépense de force humaine », acception nécessitant de donner à l’échange un rôle primordial dans la définition de la valeur. Roubine est très conscient des problèmes de cette approche, mais n’arrive pas à en dépasser les ambiguïtés, qui sont la marque de l’époque où Marx et Roubine ont théorisé la valeur.

Pour des raisons pratiques, le troisième chapitre est en attente de rédaction. Le chapitre 4 est consacré à notre conception de la théorie de la valeur : il s’est agi de promouvoir une compréhension de la valeur qui situe résolument celle-ci dans la sphère de la production, à partir de la division sociale du travail comme recherche de la productivité. Cela nous a notamment amenés à redéfinir la notion de valeur d’usage par rapport à la façon dont en parle tous les marxistes, et à constater que le travail abstrait se définit comme quelque chose de concret.

Le chapitre 5 complète les recherches du chapitre 4 sur la valeur en proposant une définition du travail productif qui soit vraiment discriminante. Cependant, si la distinction entre travail productif et travail improductif est indispensable à la théorie de la valeur, la question se pose de son enjeu au regard de la théorie du prolétariat comme sujet révolutionnaire.

Le chapitre 6 conclut la deuxième partie de notre projet. Il est entièrement consacré à une lecture critique de Postone. Il apparaît que les développements très sophistiqués que Postone apporte à la théorie du fétichisme de la marchandise ne le font pas aboutir pour autant à une vision convaincante de la contradiction fondamentale du mode de production capitaliste. La théorie critique de la valeur (celle de Postone tout au moins) est impropre à critiquer le MPC jusqu’au point où celui-ci rend possible le communisme.

Aller au chapitre 6: Michael Postone: La valeur et la domination abstraite

En travaillant, nous, ouvriers, produisons le capital

15/01/2013 Aucun commentaire

 

Avec une introduction de la rédaction d’ Il Lato cattivo  et un appendice critique extrait des pages 89-91 du n° 15 de Théorie Communiste à propos de la séparation idéologique entre lutte des classes et évolution du mode de production capitaliste.

Pourquoi revenir encore une fois sur l’opéraisme italien ? En effet, au moins en Italie, la littérature à ce propos est abondante, et il y a tout un cercle de nouveaux chercheurs provenant de milieux universitaires engagés qui ont accompagné les désormais antiques opéraïstes  (plus ou moins convertis à l’altermondialisme) dans leur auto-célébration par une profusion de publications dans de grandes maisons d’édition et de distribution.

Mais, si Toni Negri et compagnie ont eu, malgré tout, un certain rôle dans les années 60-70, comme dans les années fastes des contre-sommets et du « Mouvement des mouvements » -rôle, certes, à relativiser mais, non épuisé- cela n’est pas dû à un complot, ni a une simple question de mode culturelle. Il n’est donc pas question, et de beaucoup, de stigmatiser des personnes ( à double langage ou presque ) ou leurs tirs à boulets rouges (Marx au delà de Marx, Empire ou…) au titre de la Pravda communiste, mais de montrer en vertu de quoi certains de ces tirs deviennent possibles et idéologiquement efficients. Lire la suite…

L’abolition de la valeur (quatrième épisode) par Bruno Astarian

04/01/2013 Aucun commentaire

Dans le chapitre qui suit, B.A se  propose de donner un nouvel éclairage sur la question du travail productif. Cela l’’amène notamment à revenir sur la question de la consommation des capitalistes, déjà évoquée, mais sans la définir. Il  conclue en essayant de faire le rapport entre le travail productif et le prolétariat comme sujet révolutionnaire comme il le dit lui même dans sa présentation.

Résumé des chapitres précédents:

Après avoir étudié, dans le premier chapitre de notre feuilleton, la façon dont Marx envisage l’abolition de la valeur et le dépassement du capitalisme, nous avons examiné, dans le chapitre 2, la théorie marxienne de la valeur telle qu’elle se présente dans le premier chapitre du Capital. Nous y avons notamment trouvé une acception du travail abstrait comme « dépense de force humaine », acception nécessitant de donner à l’échange un rôle primordial dans la définition de la valeur. Roubine est très conscient des problèmes de cette approche, mais n’arrive pas à en dépasser les ambiguïtés, qui sont la marque de l’époque où Marx et Roubine ont théorisé la valeur.

Pour des raisons pratiques, le troisième chapitre est en attente de rédaction. Le chapitre 4 est consacré à notre conception de la théorie de la valeur : il s’est agi de promouvoir une compréhension de la valeur qui situe résolument celle-ci dans la sphère de la production, à partir de la division sociale du travail comme recherche de la productivité. Une telle approche procède du fait que notre époque montre suffisamment qu’il ne s’agit pas seulement d’abolir l’échange, mais de remettre en cause la production jusque dans les moindres détails de son organisation actuelle. Cela nous a notamment amenés à redéfinir la notion de valeur d’usage par rapport à la façon dont en parle tous les marxistes, et à constater que le travail abstrait se définit comme quelque chose de concret.

Le chapitre 5 complète les recherches du chapitre 4 sur la valeur en proposant une définition du travail productif qui soit vraiment discriminante. Cependant, si la distinction entre travail productif et travail improductif est indispensable à la théorie de la valeur, la question se pose de son enjeu au regard de la théorie du prolétariat comme sujet révolutionnaire.

Le plan de la deuxième partie n’a pas changé.

Chapitre 5: L’échange, la sphère improductive et la consommation des capitalistes

Approche générale de la restructuration du rapport entre le prolétariat et le capital (Roland Simon)

01/01/2013 Aucun commentaire

 

Trouvé sur le blog In Limine

Voici un extrait de l’ouvrage de Roland Simon « Théorie du communisme, Volume I, Fondements critiques d’une théorie de la révolution » paru en 2001 au éditions Senonevero, (de la page 32 à 35) qui a trait au rapport restructuré entre le capital et le travail depuis la fin des années 70. Il introduit une explication de la dynamique qui produit depuis une trentaine d’années une redéfinition de l’emploi salarié, qui, il est important de le noter car c’est là que se situe l’enjeu du « moment actuel », peut survenir dans les luttes à partir des situations de chômage, précarité, flexibilité, etc. et de ce qu’il en découle de révoltes (à partir du moment où ces révoltes arrivent à dépasser les limites qui obscurcissent la vision de leur relations directes avec la dynamique de contradictions de classes et de genres).

Cet extrait sera suivi d’un autre, la suite dans l’ouvrage en fait, approfondissant ce sujet du point de vue de la destruction de l’identité ouvrière. Il se veut aussi sur ce site, la suite de l’article : « La flexibilité ou la limite trouvée à l’affirmation de l’identité du prolétariat »

Bonne lecture

Voir le Fichier : Approche_generale_de_la_restructuration_du_rapport_entre_le_proletariat_et_le_capital.pdf