Le scénario est toujours le même : une femme, place Tahrir, au Caire, vers la fin de l’après-midi, un jour de manifestation. Elle est égyptienne, ou non, voilée, ou pas. Journaliste parfois, souvent militante. Elle se fraie un chemin dans la foule compacte et chamarrée en compagnie de camarades ou de collègues comme elle transportés par la liesse.
Soudain, tout bascule. En quelques secondes, le bain de foule tourne au viol collectif. Les mains d’abord, par dizaines, s’abattent brusquement sur son corps. La femme réalise alors qu’elle est encerclée par des dizaines d’hommes qui la séparent de force de ses compagnons.
Projetée à terre, elle voit ses habits arrachés, sent des doigts s’immiscer en elle malgré ses hurlements de terreur. Autour, la meute grossit. Une foule d’hommes se bousculent en hurlant, tendant leurs bras pour mieux la toucher. D’autres s’interposent, tentent de la protéger. En vain. Cela peut durer une heure. Parfois, elle perd connaissance. Parfois, elle a le temps d’apercevoir le visage de ceux qui parviendront à l’arracher à ses agresseurs. Car bien qu’elle soit détruite, elle est sauvée, toujours. In extremis. Lire la suite…
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