Bosnie : affrontements entre chômeurs et flics
Mise à jour le vendredi 7
A Sarajevo, un millier de «protestataires ont cassé les fenêtres et ont mis le feu aux guérites des gardiens et aux locaux» de l’immeuble abritant l’administration régionale, a rapporté la télévision officielle locale.
16 heures : le siège de la Présidence, à Sarajevo, est également en flammes.
A Zenica (centre), des échauffourées ont éclaté entre environ 3.000 manifestants et forces de l’ordre, faisant cinq blessés parmi les policiers, selon l’agence officielle Fena.
Bosnie: plus de 130 blessés dans une violente manifestation
Des manifestants lancent des pierres sur des policiers lors d’une manifestation contre la dégradation de l’économie bosniaque, le 6 février 2014 à Tuzla (nord) (Photo AFP
Plus de 130 personnes, en majorité des policiers, ont été blessées jeudi lors d’une violente manifestation en Bosnie où des milliers de personnes ont protesté dans plusieurs villes contre la dégradation de l’économie dans ce pays où le chômage touche plus de 40% de la population.
«Trente manifestants et 104 policiers ont été admis tout au long de la journée au centre des urgences de Tuzla (nord-est). Ils présentaient des blessures causées par des objets durs et aussi à cause de l’irritation des yeux par des gaz lacrymogènes», a déclaré à l’AFP Adis Nisic, porte-parole de cet établissement.
Un précédent bilan faisait état de 32 blessés.
Quelque 7.000 personnes, selon les médias locaux, 2.000 selon la police, ont protesté pour le deuxième jour consécutif à Tuzla. Ils ont forcé un cordon de police antiémeute qui empêchait l’accès au siège de l’administration régionale.
Les manifestants ont lancé des pierres et des torches enflammées contre des policiers et l’immeuble, brisant toutes les fenêtres, selon les images diffusées par plusieurs chaînes locales de télévision.
«J’ai 28 ans et je suis au chômage depuis dix ans. Je ne peux pas nourrir mon fils!», s’est exclamé un manifestant. «Nous n’avons rien à manger. Et vous?» pouvait-t-on lire sur une des pancartes portées par des manifestants.
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“Le rassemblement, qui a dégénéré en révolte, avait commencé de façon assez ordinaire “
mais peut être que les ouvriers ne se satisfont plus de cet “ordinaire”
Le Courrier des Balkans
Bosnie-Herzégovine : Tuzla se révolte contre la misère et le chômage
De notre correspondant à Sarajevo
Mise en ligne : jeudi 6 février 2014
A Tuzla, au nord-est de la Bosnie-Herzégovine, une manifestation de chômeurs a dégénéré ce mercredi, faisant une vingtaine de blessés et autant d’arrestations. Dans un pays où la situation sociale est critique, cet événement pourrait bien marquer le début d’une grande vague de protestations. Déjà, une manifestation est prévue à Sarajevo ce jeudi, en soutien aux concitoyens de Tuzla.
Par Andrea De Noni
« Tuzla à genoux » titre Slobodna Bosna, l’un des principaux hebdomadaires de Bosnie-Herzégovine. Le bilan final des violences de mercredi est en effet très lourd : 23 manifestants ont été blessés, 27 autres ont été arrêtés par la police. Le rassemblement, qui a dégénéré en révolte, avait commencé de façon assez ordinaire : quelques centaines de personnes, principalement des travailleurs au chômage réunis à travers le groupe Facebook « 50 000 personnes dans les rues pour un futur meilleur », se sont données rendez-vous en face de l’édifice du gouvernement du Kanton Sarajevo pour se plaindre de leur situation.
Mais la manifestation a dégénéré très rapidement. Les manifestants ont commencé par jeter des pierres et des œufs sur la façade du bâtiment gouvernemental. Par la suite, face au refus du Premier ministre de les rencontrer, les manifestants ont décidé de forcer le cordon de police pour entrer dans l’édifice. Déjà lors de ce premier corps-à-corps, un policier et un journaliste ont été blessés.
Immédiatement, le comité cantonal de la Confédération des syndicats indépendants, qui avait soutenu la manifestation, a décidé de se distancier des manifestants, pendant que l’administration du canton annonçait « ne pouvoir absolument rien faire pour résoudre les problèmes de ces chômeurs ». « Les manifestants demandent au gouvernement de rétribuer des dizaines de personnes », peut-on lire dans le communiqué officiel, « ce qui est absolument impossible ». Lire la suite…
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