« L’État Islamique, ou DAESH, attire tous les regards,
mais son image est brouillée. Le reflet qui nous parvient via les médias est
celui d’une foire aux atrocités soigneusement mise en scène, ou d’épisodes
guerriers choisis en fonction d’obscurs intérêts politico-militaires. Mais
parmi les groupes « rebelles » ayant émergé durant le conflit irako-syrien,
l’EI tente de mettre en place une structure de type étatique et qui s’appuie
sur un projet politique structuré et ambitieux : le rétablissement du Califat disparu
en 1258 qui implique une critique du monde, de sa marche, de l’Occident, de la
démocratie, du nationalisme, etc. Est-ce à dire une critique du capitalisme ?
Certainement pas, mais plutôt celle de certains de ses maux et excès, ceux qui
entraveraient le fonctionnement libre et harmonieux d’une société califale
rêvée… et surtout de son économie. »
Ce texte vient du site de Patloch. Nous le relayons en raison de son importance dans le débat actuel sur le mouvement des gilets jaunes. dndf
1. les gilets jaunes, l’État, et le capital remarques critiques sur l’analyse de Théorie communiste A ce jour, la Note sur le mouvement des gilets jaunes de Théorie Communiste est le meilleur texte sur la question… du point de vue du structuralisme prolétarien*, ou si l’on préfère la meilleure analyse de classe de ce mouvement.
1) ce texte est la meilleure analyse de classe… (citations résumées en substance) :
– la critique de « l’interclassisme », “coexistence et non somme d’intérêts communs fondés sur une revendication commune, ici sur la question du niveau de vie, des revenus, qui de question économique devient immédiatement politique.”
– celle du populisme : « les taxes, les impôts, c’est l’Etat » et cette « résultante » revendicatrice « consacre l’hégémonie d’une de ses composantes : les artisans et petits patrons qui fédèrent le « peuple ».
– les approches sociologiques en terme de « France périphérique » (Christophe Guilluy), formule performative qui fait exister ce qu’elle est censée désigner »
– « une revendication économique où le salaire n’est qu’un rapport de distribution (bien sûr injuste) et corollairement le mode de production est occulté, réduit au détournement du travail du peuple. [Ici] des luttes, des pratiques désignent les rapports de distribution précisément comme « l’envers des rapports de production », c’est-à-dire qui se situent dans la réflexivité. Tout en sachant qu’il peut y avoir de nombreuses situations intermédiaires. La distinction peut traverser une même pratique et/ou un même groupe social (subdivisions de classe) […] Dans [ce] cas, la revendication contre l’injustice, la pauvreté, l’Etat dénationalisé, désignerait les rapports de production à l’intérieur même de la façon dont les rapports de distribution sont attaqués. Et, il est impossible de dire que dans les mobilisations des gilets jaunes la chose est absente. […] Il y a toujours jeu et non dichotomie entre rapports de production et rapports de distribution. »
“Théorie Communiste” vient de publier un texte de travail au sujet du mouvement en cours sur son blog, “la soute”
La France qui roule des clopes et fume au diésel
(Elle fait aussi griller des merguez et apprécie « le jaune », pas seulement en gilet)
“Dans le mouvement des gilets jaunes, la revendication commune porte sur le niveau de vie et plus précisément, à l’intérieur de ce qui l’affecte, l’ensemble des dépenses contraintes et parmi elles, celle que tout le monde désigne comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » : l’augmentation du prix des carburants (principalement le gazole). La question est celle du niveau de vie, des revenus. Mais cette question ne demeure pas une question économique, elle devient immédiatement politique. Les taxes, les impôts, c’est l’Etat. C’est dans cette immédiate mutation de l’économie en politique que l’interclassisme trouve sa forme qui le définit et le conforte. La résultante n’est jamais socialement neutre mais consacre dans l’interclassisme, l’hégémonie d’une de ses composantes : les artisans et petits patrons qui fédèrent le « peuple».
La problématique n’est pas absolument d’une actualité brûlante mais, Internet étant une grande caisse de “raisonance”, très poreuse, les camarades de la revue “Théorie Communiste” ont eu vent du fait qu’il était question, sur certains réseaux sociaux, de leur structuralisme et, en particulier, de leur intérêt passé et présent pour Althusser. Du coup, ils nous demandent de rendre public ce petit travail sur le sujet en forme de participation au débat. dndf
A propos du « structuralisme » de Théorie Communiste et plus précisément de son « structuralisme althussérien »
Que Théorie Communiste soit « structuraliste » ou plus précisément « structuraliste althussérien », où est le problème ? S’il s’agit seulement de faire une généalogie conceptuelle cela n’a pas grand intérêt. Supposons même la question résolue par l’affirmative, c’est-à-dire un structuralisme de TC et même horresco referens : un « structuralisme althussérien ». C’est bien ou c’est pas bien ? Où est la question, où est l’enjeu ?
La question est importante à partir du moment où on la situe, où on la positionne théoriquement ce qui signifie politiquement.
Il semblerait que ce n’est pas « bien » d’être « structuraliste » ou pis « structuraliste althussérien », il y aurait comme un problème. Personne n’a jamais posé, de la même façon, de questions sur les niaiseries humanistes héritées de Rubel (icône de l’ultragauche), comme si elles allaient de soi, ou sur les grandes envolées hégéliennes relatives au travail et son dépassement, toujours assez chics et « radicales ». Ce ne sont que péchés véniels. Ce qui fait problème avec le structuralisme, c’est qu’on ne tend plus aux « gens » un miroir où ils pourront se reconnaître comme « personnes ». Lire la suite…
“Dans la crise de la société salariale, les luttes qui se déroulent autour de la distribution désigne l’État comme le responsable de l’injustice. Cet État, c’est l’État dénationalisé, traversé par et agent de la mondialisation.
La citoyenneté devient alors l’idéologie sous laquelle est menée la lutte des classes, nous voyons partout des drapeaux. Dans la « période fordiste », l’État était en outre devenu « la clé du bien-être », c’est cette citoyenneté qui a foutu le camp dans la restructuration des années 1970 et 1980. Si la citoyenneté est une abstraction, elle réfère à des contenus bien concrets : plein emploi, famille nucléaire, ordre-proximité-sécurité, hétérosexualité, travail, nation. C’est autour de ces thèmes que dans la crise de la société salariale se reconstruisent idéologiquement les conflits de classes. […]
En tant qu’idéologique, la citoyenneté nationale répond au problème réel de son époque : la crise du rapport salarial devenue crise de la société salariale, la crise de l’État dénationalisé, l’opposition irréductible entre les gagnants et les perdants de la mondialisation. Mais le recours à la citoyenneté nationale est alors l’aveu même dans les luttes sur la base et à l’intérieur de la société salariale que ces luttes opèrent sous une idéologie. D’une part, la citoyenneté nationale répond au problème réel de la crise de la société salariale ; d’autre part, elle ne lui correspond pas, car elle la traite de façon « inauthentique » comme représentation d’autre chose : la perte des valeurs, la décomposition de la famille, l’identité nationale, la communauté du travail. C’est-à-dire qu’elle ne répond qu’à ses propres questions. […]
La mondialisation et la dénationalisation de l’État créent de vastes territoires périphériques et exclus des processus économiques majeurs. A l’automne 2013, c’est ce sentiment d’exclusion territoriale qui a fédéré la révolte bretonne, dite des « bonnets rouges », contre l’écotaxe et les fermetures d’entreprises. […] Dans la reconstruction idéologique des conflits, le local est au carrefour de plusieurs autres déterminations dont il sera question plus loin : il rassemble le « peuple authentique » contre les élites, les « intellos », ce qui est étranger, ceux qui profitent du système social et des impôts des autres. Dans ce type de révolte, le sentiment d’abandon des zones rurales et péri-urbaines, face à l’hégémonie des métropoles met en cause la légitimité de l’État dénationalisé, il rejoint « l’exaspération contre la pression fiscale » et le « carcan réglementaire » sous la volonté générale de mettre fin au « dumping social » et de « conserver l’emploi au pays ».”
Depuis quelques temps, nous avons repéré la propension de certains internautes à confondre dndf et la revue “Théorie communiste”. Le pamphlet « Telenovela confusionniste » dit « (TC) publait sur leur site dndf », Patloch dit « dndf donc TC » (désolé, nous avions promis de ne plus jamais parler de vous comme vous nous le demandiez mais on ne peut pas toujours tenir promesse)
Rien d’infamant à être confondus avec “Théorie Communiste”. Cela pourrait même être flatteur, parfois.
Le seul problème, c’est que c’est une erreur de compréhension que nous voudrions ici corriger. Nous supposons que ces internautes sont débordé(e)s par le nombre de leurs lectures et activités diverses et il leur aura échappé que dndf présente des différences absolument majeures avec TC et la première d’entre elles est notre volonté intraitable de relayer TOUT ce qui circule d’intéressant dans ce qu’il est convenu d’appeler « le milieu de la communisation » et ailleurs autour, dès lors que nous trouvons cela pertinent à relayer. Il ne vous aura pas échappé non plus que TC fait assez peu de mention non critique des productions de leurs petits camarades en communisation ( Dauvé, Astarian, Il latto cativo, etc, etc…)
Et comme nous ne sommes ni un parti ni une église, nous ne nous sentons même pas contraints d’accompagner systématiquement ces posts d’un chapeau critique. Le petit bassin des lecteur(trice)s de dndf est assez équipé pour trouver par lui-même ce qu’il faut penser de tel ou tel texte.
Depuis quelques jours, la gauche peine à appréhender politiquement un phénomène, « les gilets jaunes », puisqu’il n’émerge pas directement des formes traditionnelles de contestation. Par conséquent, toute analyse critique du mouvement est abandonnée au profit d’un soutien béat qui ne s’interroge sur rien (qui se mobilise ? pourquoi ? comment ?) ou bien d’un mépris affiché envers les « beaufs » qui ne manifestent pas pour les « bonnes causes », comme si la conscience de classe devait s’imposer magiquement aux prolétaires. En attendant, on ne peut pas résumer les évènements à une manipulation grossière de l’extrême-droite basée sur du vent et fabriquant une grogne sociale tout à fait artificielle à coups de vidéos Facebook.
L’engouement suscité par les « gilets jaunes » est un symptôme de la séquence politique dans laquelle nous nous trouvons, séquence engendrée par le capitalisme en crise et par la dissolution de toute identité ouvrière reconnaissable et communément partagée. Cette perte de repères a été brutale, et certains débats au sein de la gauche radicale (parfois plus attachée à un passé fantasmé qu’à penser la composition de classe complexe des luttes sociales actuelles) ont consisté à s’interroger sur la proportion de prolétaires utilisant une voiture et étant donc directement impactés par la hausse du prix du diesel. On revient très souvent au fantasme réactionnaire de la bonne vieille France rurale paysanne où vivraient la majorité des « pauvres » (le concept de prolétariat passant très vite à la trappe). Selon nous, il est plus pertinent de s’intéresser au contenu politique de ce mouvement et à ce qu’il traduit pratiquement. Lire la suite…
« Au moment de 2011, c’est un être syrien idéal qui est construit en sujet collectif par les manifestants, et cet être syrien était démocratique et citoyen. Les manifestations étaient l’expression d’une société revendiquant son droit à l’existence. A ce moment-là, les manifestants semblent être unis par l’idée simple et efficace de faire ce que les Tunisiens et les Egyptiens on fait avant eux : en finir avec le régime. Cet objectif apparaît comme dépassant les divisions sociales existantes, lesquelles sont mises à l’écart, afin d’obtenir, le temps d’une manifestation au moins, voire comme projet collectif démocratique. Pour les manifestants, il s’agissait alors avant tout de faire peuple. »
Morceaux choisis, traduits et publiés par Federico Corriente sur sa page facebook
Historia crítica de la ultraizquierda
Début des publications le 11 novembre 2018
“En el ‘post-68’ inmediato, todos los impasses de la producción teórica reposaban sobre el hecho de no concebir el desarrollo del capital como una sucesión de ciclos de lucha que planteaban diferentes etapas de la contradicción entre proletariado y capital, sino únicamente como una acumulación de condiciones en relación a una ‘naturaleza revolucionaria del proletariado’ que había que liberar. […]
El ‘período 68’ revitalizó la perspectiva programática sólo en la medida en que fue su crítica en actos, su contradicción vivida; resucitó las formas más radicales y, corolariamente, los impasses más productivos (la ultraizquierda).En el ‘período 68’, la ultraizquierda expresa de forma depurada los límites y las contradicciones del ciclo de luchas que entonces tocó a su fin.” Lire la suite…
Un nouveau site et sa page twitter basé à Los Angeles dont dndf a déjà traduit un article
« Ediciones inéditos » est un projet de non universitaires. Ce projet est plutôt anti-académique. Tout ce que nous avons appris sur le milieu de l’ultra-gauche est sorti du milieu universitaire. Nous écrivons sur une variété de registres,de celui exposé dans cette pièce à l’anglais chicano pur et simple (que vous pourriez avoir de la difficulté à comprendre). A bien des égards, ce que nous espérons produire et reproduire est un résumé de ce qui se trouve dans Endnotes, Dauvé, Camatte, Théorie communiste, etc. et présenter ce qui manque(ce qui est beaucoup) et ainsi élargir son lectorat. Les personnes à l’origine de ce projet sont les enfants d’immigrés sans papiers et sont tout à fait prolétariennes. Bien que nous puissions comprendre pourquoi vous avez confondu l’intention et la démographie de ce projet, nous espérons que vous pouvez maintenant trouver d’autres hominems publicitaires à déployer.
Ediciones inéditos is a project by non-academics. If anything this project is anti-academic. Everything we have learned of the ultra-left milieu has been outside of academia. We write at a variety of registers, from the one exhibited in this piece to outright Chicano English (which you may have trouble understanding). In many ways, what we hope to produce & reproduce is a digest of what may be found in Endnotes, Dauvé, Camatte, Théorie communiste, etc. and introduce what is missing (which is a lot) and in doing so broaden its readership. The people behind this project are the children of undocument immigrants and are quite proletarian. While we might understand why you may confused the intent & demographics of this project, we hope that now you can find other ad hominems to deploy
Trouvé sur le net. Basique….c’est une première analyse… dndf
“Ce 17 novembre n’a pas encore eu lieu que pourtant déjà fleurissent un peu partout des commentaires qui érigent cet appel en « mouvement » . On parle ainsi d’agrégat de colères diverses et variées, de vent de révolte populaire au sens strict du terme, et de formes de mobilisation échappant aux organisations conventionnelles. Un mouvement social aux formes inédites et capable de dépasser la situation sociale actuelle serait en gestation ? Pour l’heure, le moteur et le seul trait commun de l’ensemble des appels à l’action est une grogne antifiscale, devant se manifester par le biais d’un blocage routier…”
“La possibilité pour le capitalisme de se dégager de la contradiction qui consiste à devoir reproduire en lui-même la force de travail tout en l’expulsant sans cesse du procès de valorisation pourrait consister à l’avenir dans l’expulsion effective dans des « zones grises » de masses de prolétaires surnuméraires, qui seraient seuls chargés de leur reproduction et auraient la liberté d’autogérer leur propre misère. La « déprolétarisation » à l’intérieur même du monde du capital se ferait alors sur le mode de l’extension du bidonville et de territoires en situation de guerre civile permanente. Il faut considérer ceci comme une hypothèse de sortie de crise pour le capital, à placer sur le long terme. Nous entrons dans une période de conflits sans issue dont les prémisses s’annoncent déjà, que ce soit en Syrie, mais aussi en Libye, au Mali, dans certaines zones d’Afghanistan, ainsi qu’aux marches de l’Europe, en Ukraine.Mais une crise sociale générale n’est pas la somme de crises locales évoluant en parallèle, sans se toucher. Dans les crises insurrectionnelles ou pré-insurrectionnelles ayant atteint un certain niveau d’extension, les insurgés de tel pays seront contraints – par la nécessité même de poursuivre le conflit – à chercher un soutien au-delà de ses frontières nationales, ou à franchir en masse (ou dispersés…) ces frontières pour soutenir ailleurs l’insurrection. C’est ainsi – matériellement, et non sur la base d’appels abstraits à l’internationalisme – que la révolution détruit la séparation et unifie l’humanité. La perspective de la communisation, comme activité de mise en commun dans la crise et comme sortie de ce monde capitaliste, semble dans ces conditions être alors un horizon des plus nécessaire.”
Le blog DDT21 reprend ses activités après une période de vacances quelque peu prolongée ! Les membres de notre équipe ne manquant par ailleurs pas d’activités, le rythme de publication sera peut-être un peu moins intense que l’année précédente.
À suivre…
En attendant que de nouveaux textes soient mis en ligne (très prochainement), on pourra visiter deux nouvelles pages :
Nous continuons la traduction de ce long texte de 18 pages sous la forme d’épisode apériodique.
Classe moyenne déclinante et frustrée
S’il est vrai qu’aucune crise économique, aussi profonde soit-elle, n’est en soi porteuse du communisme, il est également vrai que tous les épisodes les plus significatifs de la lutte de classe des deux derniers siècles se sont déroulés dans le contexte de circonstances économiques très spécifiques, à la fin d’une longue spirale récessive comme dans le cas de 1848 ou de la guerre civile espagnole, ou en correspondance avec le point de flexion d’une phase de prospérité (1871, 1917-1921, 1968-1973).
La crise de 2008, bien qu’elle n’ait pas suscité d’épisodes comparables à ceux qui viennent d’être mentionnés, marque néanmoins une rupture historique : depuis début des années ’80 et pendant près de trente ans, aucune des nombreuses crises financières survenues (crise mexicaine de 1994 ; crise asiatique de 1997-’98 ; « bulle » dot.com de 2001, etc.) n’avait provoqué de changements aussi significatifs à tous les niveaux, du prosaïque « pouvoir d’achat des ménages» aux sommets de la géopolitique mondiale. Malgré nos espoirs et celles de bien d’autres, ce qui a suivi n’est pas allé dans un sens d’une reprise révolutionnaire. Les convulsions des classes moyennes ont dominé la scène. Lire la suite…
Les membres de Chuǎng vivent et voyagent en Chine continentale depuis la fin des années 1980. En plus d’essayer de comprendre les tendances dominantes du développement capitaliste et les luttes au sein de la société continentale dans son ensemble, nous avons bien sûr été à la recherche de personnes qui partagent les mêmes perspectives politiques que nous. Pendant une grande partie de cette période, les résultats ont été rares. Nous avons rencontré une poignée d’anarchistes, mais leur intérêt pour la société s’est généralement limité à des conversations informelles, au domaine de l’art et à ses sous-cultures et à des actes occasionnels de protestation. Nous avons également rencontré quelques survivants de l'” extrême-gauche ” de la révolution culturelle qui sont devenus libéraux ou qui continuent d’essayer de justifier leurs positions anti-étatiques parmi les maoïstes les plus courants en citant des citations exceptionnelles du Grand Timonier, plutôt qu’en examinant les structures et luttes du présent. Mais ces dernières années, cette situation a subtilement changé. Les habitants du continent qui nous ont le plus appris ont tendance à s’impliquer dans les petits groupes qui ont émergé de la vague de grève de 2010, lorsque des militants (principalement des étudiants et des jeunes diplômés, ainsi que quelques gauchistes plus âgés) de toutes les villes de Chine “ont découvert la nouvelle classe ouvrière”, ont déménagé dans des districts industriels de la ceinture de soleil et y ont trouvé des emplois dans des usines. Lire la suite…
Des camarades qui se retrouvaient autour de la revue « Meeting » et échangeaient des informations sur les luttes et « l’état de ce monde » décidaient de les faire partager. Aussi naquit le site Des Nouvelles Du Front.
Depuis, 1 million de visites.
Nos lecteurs/lectrices proviennent principalement de France dans leur très grande majorité (60%), puis viennent ensuite par ordre décroissant les States, le Canada, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne, la Gèce et le Royaume Unis.
Après « CLASSE / RACE : FAUX DILEMME, VRAI PROBLÈME », une nouvelle vidéo de Guillaume Deloison
Analyser les événements au moyen orient avec des éléments d’ordre macro-économique et géopolitique n’est pas suffisant: la question du « croissant chiite », celle des hydrocarbures transitant par la Syrie, les bases militaires russes et les diverses rivalités internationales jouent alors le rôle de deus ex machina du ce drame. Qu’en 2011, des milliers de personnes soient descendues dans les rues chaque vendredi pour manifester sous les balles du régime, et qu’en Palestine ou se batte avec des pierres ne s’explique plus dès lors que par le fanatisme des manifestants, guidé par l’action d’ organisations secrètes: tout le reste n’est plus qu’économie, diplomatie, rapports commerciaux entre États. Quand on n’a pas affaire carrément à une rhétorique complotiste on a bien souvent affaire à une analyse de type marxiste vulgaire, qui revient à dévoiler une série de déterminations qui prennent leur source dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’économie ». Ce n’est pas un hasard si toutes ces analyses reviennent le plus souvent à soutenir le régime el-Assad, c’est-à-dire le statu quo : « l’économie » est une pensée de l’ordre.
Ce qu’il nous faut tenter de saisir, c’est en quoi les conflits aux moyen orient s’inscrivent dans le moment présent de la crise mondiale du capital, comprise non seulement comme crise économique mais aussi comme crise sociale, dans les conditions particulières de ces société. Il nous faudra saisir les déterminations de cette crise, sans ramener à un seul facteur – que ce soit la religion ou le pétrole – l’explosion sociale généralisée qu’est toute guerre civile. Tentons de saisir en quoi ce moment est aussi le nôtre.
Une histoire des résistances au travail dans Barcelone en guerre et en révolution (1936-1939) – avec Michael Seidman, historien, auteur à ce sujet d’Ouvriers contre le travail. Barcelone et Paris pendant les Fronts populaires (édition Senonevero, 2010)
Avec une présentation de l’ouvrage, de sa nouveauté d’approche et de sa réception, une présentation de l’ampleur et des formes de résistance au travail dans Barcelone en guerre et en révolution (coulage des cadences, absentéisme, maladies simulées, grève des loyers et des impôts), une discussion d’une nouvelle approche de l’émancipation comme libération des contraintes extérieures aux individus (du travail, du loyer, des impôts), une discussion de la contradiction interne de la révolution espagnole (trop modérée pour une sortie du capitalisme, trop radicale pour une victoire militaire), une théorie de l’Etat comme institution imposant aux individus de se salarier, une démonstration de l’impossibilité de l’autogestion marchande « conseilliste », une comparaison avec l’expérience du Front populaire français (1936-1938), ses coulages de cadences et sa baisse du temps de travail vécue comme « anti-fasciste », et un appel à une prise en compte des résistances au travail contemporaines
et
Une autre histoire de la Résistance, non pas celle des partisans mais des prolétaires parisiens qui résistaient au fascisme en résistant au travail – avec Michael Seidman, auteur à ce sujet de Transatlantic Antifascisms: From the Spanish Civil War to the end of World War II (Cambridge University Press, 2017)
Episode 9 – Printemps Égyptien 2011-2013 : splendeurs et misères du dégagisme
Dans la première partie de ce texte, il s’est agi d’identifier les composantes et le devenir du capitalisme égyptien à la veille du Printemps Égyptien, puis de reconstruire la séquence des événements qui se sont déroulés de janvier-février 2011 au coup d’État de juillet 2013 et à la période immédiatement suivante. Dans cette deuxième partie, nous nous attacherons à une analyse d’ensemble de ces événements sous leurs différentes facettes. Nous procéderons selon le plan suivant :
Tithi Bhattacharya, l’une des organisatrices de la grève de femmes du 8 mars dernier, développe dans cet entretien les points forts et les implications de la théorie de la reproduction sociale. Marx avait exploré la manière dont s’organise la production de marchandises en régime capitaliste, mais comment le capitalisme reproduit-il la force de travail ? Quels rôles jouent le genre et la race dans ces processus de reproduction ? Comment la théorie de la reproduction sociale se rapporte-t-elle aux approches en termes d’intersectionnalité ?
Ce sont ces questions, et d’autres encore, que cet entretien vient démêler en proposant par ailleurs un modèle dynamique de la transformation sociale et politique, et en montrant notamment comment la grève du 8 mars a été une manière de mettre la théorie de la reproduction sociale à l’épreuve d’une pratique politique.
Pour quelqu’un qui n’a jamais rencontré ce terme avant, qu’est-ce que la théorie de la reproduction sociale ?
La théorie de la reproduction sociale (TRS) semble assez intimidante, mais les grands mots masquent ici une question relativement simple : si la production capitaliste est fondamentalement la production de marchandises, et que ce sont les travailleur.se.s qui produisent ces marchandises, qui produit les travailleur.se.s ? La TRS théorise les processus sociaux à travers lesquels la force de travail (la capacité du travailleur à travailler[1]) est reproduite sous le capitalisme et la relation que de tels processus ont avec la production de marchandises. Lire la suite…
“Sergio Leone : «Le monde se divise en deux catégories, ceux qui tiennent un pistolet chargé et ceux qui creusent.»
Pour l’instant au nouvel aéroport d’Istanbul, on creuse…”
“500 ouvriers du troisième aéroport ont été arrêtés”
La police et les gendarmes sont entrés dans les dortoirs des travailleurs samedi en brisant les portes et ont détenu des travailleurs dont les noms figuraient sur une liste qui leur avait été remise, a déclaré le Syndicat des travailleurs de la construction sur Twitter. Environ 2 000 travailleurs continuent la grève sur le chantier.
Le premier étage de la fusée “Le kaléidoscope du prolétariat”, ce fut la sortie de TC 26 il y a quelques semaines. Le troisième étage devrait être la sortie du livre aux éditions ENTREMONDE, dans la collection SENONEVERO, courant 2019.
Dans l’entre deux, voici ce qui ressemble plus à un abstract qu’un résumé de TC 26, en 20 pages. Le collectif de la revue “Théorie Communiste” nous demande de relayer un appel à traductions de ce 20 pages, en anglais et en espagnol au moins…. Merci d’envoyer vos propositions à pepe@communisation.net dndf
Ce texte n’est pas un simple condensé du n° 26 de Théorie Communiste, la modification du plan en fait une approche plus directement théorique, fondamentale et abstraite de la nécessité et de l’objectivité, dans le mode de production capitaliste, de la production des distinctions raciales inhérentes à l’exploitation du travail par le capital dès qu’on la considère historiquement. S’il est fait référence à la fabrication et l’évolution de la racialisation en France, cela n’exclut pas de poser des concepts et des articulations théoriques susceptibles d’être retravaillés dans d’autres contextes nationaux et historiques.
Le kaléidoscope du prolétariat
Nécessité et aléa des assignations et segmentations raciales dans le mode de production capitaliste
Le pas que doit franchir toute théorie de la révolution se voulant actuelle se résume en une formule : lutter en tant que classe est la limite nécessaire de la lutte de classe ; c’est là sa contradiction, sa dynamique, son possible dépassement dans la destruction du mode de production capitaliste. C’est l’unique façon historique, non militante et non normative de parler au présent de la révolution comme communisation. Lire la suite…
Tentative de pillage dans un supermarché “contre la faim du gouvernement Macri
“. Les jeunes organisés via WhatsApp. Neuf détenus, dont quatre mineurs à Comodoro Rivadavia
Une centaine de personnes auraient participé à la tentative de pillage.
Question sociale et question sexuelle de 1864 à nos jours
Gilles Dauvé
En librairie le 9 novembre 2018
9€
Le XIXe siècle n’a pas seulement inventé le mot « homosexualité » : il a aussi créé l’homosexuel comme catégorie médicale, juridique, sociologique et militante. Une orientation longtemps réprimée ou passée sous silence a émergé publiquement en étant théorisée et politisée. Au début du XXIe siècle, les multiples possibilités qui composent le champ de la sexualité passent pour constitutives d’autant d’identités et deviennent un enjeu de société qui mobilise les gouvernements, les opinions et parfois les foules
De Berlin à New York en passant par Londres, des usines sidérurgiques de l’Indiana aux amphis des Beaux-Arts occupés par le FHAR, des écrits de Patricia Highsmith à ceux de Mario Miéli, ce livre explore la façon dont la «question homosexuelle» s’est constituée en lien avec l’extension des rapports capitalistes.
Avec un horizon : la possibilité d’un monde futur où l’on serait humain sans que des pratiques sexuelles ne délimitent une identité – qu’elle soit homo, hétéro, bi…
“ce qui est nouveau, c’est que la mobilisation raciste qui a eu lieu a été incroyablement rapide. Et ce qu’on voit tout à fait clairement est que nous avons les anciens nazis, qui étaient déjà en Saxe – et Chemnitz a toujours été un haut lieu des anciens nazis – et ceux-ci manifestent avec les nouveaux nazis. Il y a un extrémisme de droite organisé qui est prêt à être très violent. Dans le même temps – et c’est vraiment nouveau – il y a aussi un agenda politique. Ce qui est vraiment nouveau, c’est que ce visage est très visible. On ne peut plus parler simplement de citoyens inquiets.”
L’individu dans sa singularité la plus immédiate n’est pas un donné subsistant par lui-même, enserré ensuite dans des formations sociales de plus en plus générales; aucun « je » n’existe d’abord pour lui-même avant d’être en rapport. Il n’est une singularité qu’en étant toujours en rapport avec d’autres singularités et en existant comme singularité dans ces rapports, dans une totalité de rapports (« tout rapport à soi n’existe que comme rapport aux autres »)
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