Présentation du livre La Matérielle de C. Charrier
Fichier audio de la présentation de la Matérielle, faite le 24 janvier par Roland Simon à la librairie Publico
Fichier audio de la présentation de la Matérielle, faite le 24 janvier par Roland Simon à la librairie Publico
En traduction google
« Près de 5 000 ouvrières et ouvriers du vêtement licenciés suite aux grèves au Bangladesh
Les syndicats affirment que le nombre réel de licenciements est beaucoup plus élevé, proche des 7 000 »

Près de 5 000 ouvrières et ouvriers du textile bangladais peu rémunérés, qui cousaient des vêtements pour des marques mondiales, ont été licenciés par les chefs d’usine pour avoir pris part à des grèves qui ont dégénéré au début de ce mois.
Des milliers de prolétaires sont sortis des usines à travers le pays au cours de manifestations qui ont perturbé l’industrie, au coût de 30 milliards de dollars, et ont vu la police tirer des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur les manifestants. Lire la suite…
Nous donnons l’appel de” l’assemblée des assemblées des gilets jaunes” ainsi qu’un compte rendu de celle-ci faite dans le journal libération.

APPEL DE LA PREMIÈRE ASSEMBLÉE DES ASSEMBLÉES DES GILETS JAUNES
Dimanche, 27 Janvier, 2019
Nous, Gilets Jaunes des ronds-points, des parkings, des places, des assemblées, des manifs, nous sommes réunis ces 26 et 27 janvier 2019 en assemblée des assemblées, réunissant une centaine de délégations, répondant à l’appel des Gilets Jaunes de Commercy.
Depuis le 17 novembre, du plus petit village, du monde rural à la plus grande ville, nous nous sommes soulevés contre cette société profondément violente, injuste et insupportable. Nous ne nous laisserons plus faire ! Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère. Nous voulons, pour nos proches, nos familles et nos enfants, vivre dans la dignité. 26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l’humanité, c’est inacceptable. Partageons la richesse et pas la misère ! Finissons-en avec les inégalités sociales ! Nous exigeons l’augmentation immédiate des salaires, des minimas sociaux, des allocations et des pensions, le droit inconditionnel au logement et à la santé, à l’éducation, des services publics gratuits et pour tous. Lire la suite…
La dernière production du site “CARBURE”
Gilets jaunes et théorie #1 Thèses provisoires sur l’interclassisme dans le moment populiste
Cette contribution peut être lue comme un ensemble de réflexions préliminaires, qui nous semblent nécessaires à la compréhension du mouvement en cours. Dans le feu de l’action, on ne saurait trancher directement les questions importantes qui se posent aujourd’hui. Cependant, pour prendre la situation au sérieux, il nous a semblé nécessaire d’aplanir le terrain en commençant par qualifier ces questions et le lieu théorique où elles se posent. Cette contribution sera suivie d’un deuxième volet, s’attaquant à l’identification de certaines limites dans la théorie de la communisation, qui empêchent de prendre en compte ce mouvement dans sa singularité et, plus généralement, qui parasitent la compréhension de la séquence dans laquelle nous nous trouvons. Il s’agit donc d’une ambition introductive et on espère pouvoir répondre, dès que possible, aux questions qu’on ne fait qu’essayer de poser ici.
C’est dans le cours des luttes qui ont immédiatement suivi la crise de 2008, notamment dans la séquence de luttes qui a commencé en Grèce en 2009 et avec les insurrections arabes de 2011, que la question de l’interclassisme a commencé à se poser comme centrale, une condition des luttes actuelles. Si ces luttes ont été défaites, c’est dans l’interclassisme, dans la reconduction du caractère nécessaire du capital comme lien entre toutes les classes de la société capitaliste, dans la revendication d’une autonomie de la société civile qui ne pouvait avoir pour horizon que l’Etat. Ce fut le cas en Egypte comme en Grèce, malgré des luttes ouvrières puissantes, avec les résultats divers que l’on sait. C’est donc logiquement, à partir de la forme de cette défaite elle-même que le populisme, comme forme interclassiste se cristallisant autour de la relation entre peuple et Etat, s’est imposé comme la formalisation des limites des luttes actuelles. Lire la suite…
On a reçu ça, on a trouvé ça TRES intéressant… on publie! dndf
Gilets Jaunes, revenu et rapport à l’État.

Notes sur le mouvement des Gilets Jaunes, autour de Noël 2018
NB : ces notes ont été écrites fin décembre ; depuis, le mouvement a déjà en partie changé d’allure, et ce texte est à certains égards obsolète. Cependant je le propose à dndf tel quel, afin de susciter d’éventuelles discussions.
La question centrale du mouvement, c’est je crois, celle de sa composition, plutôt que celle de son idéologie (facho, pas facho), celle-ci découlant au demeurant de celle-là. En l’analysant, cette composition, on doit analyser l’État et la forme qu’il a pris, en France, en s’introduisant partout, jusque dans les derniers recoins des rapports sociaux, en étant l’intermédiaire absolu de tout, et particulièrement en tant que pourvoyeur de revenu (direct ou indirect). Au fond si les gens s’en prennent à l’État c’est bien parce qu’il médie tous les rapports, et en particulier la répartition du surproduit social. On ne s’en prend pas à son patron (quand on en a un) parce qu’on se sent plus ou moins comme une sorte de « salarié » de l’État, comme sous sa dépendance.
Article du journal Le Monde sur ce mouvement gréviste ou le terme « ouvriers » est employé 8 fois alors que majoritairement ce sont des FEMMES qui y participent, voir photo

Garment workers gather to protest for higher wages in Dhaka, Bangladesh, January 10, 2019. REUTERS/Mohammad Ponir Hossain
Au Bangladesh, des milliers d’ouvriers du textile en grève pour réclamer de meilleurs salaires
extraits
Depuis une semaine, les salariés de l’industrie du textile se mobilisent dans les usines, pour demander une augmentation de leur salaire.
Dimanche soir, le gouvernement a annoncé une hausse des salaires pour ces derniers, après une rencontre entre dirigeants d’usines et syndicats. Tous les syndicats n’ont pas dit s’ils soutenaient l’accord. Babul Akhter, un responsable syndical présent à la réunion, a estimé que l’accord devrait satisfaire les grévistes.
« Ils ne devraient pas le rejeter, et devraient calmement retourner au travail »
Malgré une augmentation de salaire, les ouvrières de RMG poursuivent leur manifestation à Ashulia
«Nous rejetons également la structure salariale révisée car le montant n’a été que très peu augmenté dans la structure révisée»
Un article publié sur Paris luttes info qui fait le point du mouvement en ce début d’année, en lien avec la crise financière annoncée ça et là.
Ca rappelle un peu les débats que nous avions fin 2018 avec Robin, entre autres….dndf

On est beaucoup de gilets jaunes à ne pas savoir où aller en janvier… Que faire ? La répression, la propagande, et l’étirement du mouvement semblent parfois avoir eu raison de lui depuis début décembre… Et pourtant, tout reste insaisissable, beaucoup restent déters, occupent et passent Noël sur les ronds-points… D’autant plus que l’Acte VIII du 5 janvier a clairement marqué un rebond dans la mobilisation… Alors, la suite ?
La crise qui vient
Remarques générales
Nous n’allons pas nous attarder sur les habituels débats tenus entre gauchistes sur le mouvement des Gilets Jaunes. Tout de même, voici quelques remarques d’ordre plus ou moins général histoire de clarifier d’où l’on parle.
Nous participons aux gilets jaunes depuis la première semaine de mobilisation. Le 17, nous étions sceptiques. Le 18, nous étions forcés de constater qu’il se passait quelque-chose d’autre qu’une simple sortie publique de l’électorat d’extrême-droite. Le 19, il nous fallait aller voir sur les ronds-points et les péages les plus proches de nous. Depuis, notre excitation ne faiblit pas. Lire la suite…
Par les camarades des Editions de l’Asymétrie en mai prochain

Qu’est ce que l’Autochtonie ? Et qu’a t-elle à voir avec les Blocages ? Cassos est-il synonyme d’anti-travail ? La Dignité est-elle monétisable ? Quels sont les déterminants historiques de la « passion française » pour l’Égalité ? Qu’en est-il de l’idéologie et de l’hégémonie à l’heure de Facebook ? N’y aurait-il pas là une pente Grecque ? Il y-a-t-il une composition de classe du Hooliganisme ? Pourquoi cette obsession des Impôts ? , etc, etc
Autant de questions que ce mouvement social polymorphe permet d’aborder ou de ré-aborder, mais, pour notre part, sans les yeux de chimène de l’hagiographie du « peuple » ou les lorgnons du paternalisme sociologisant. L’extrême diversité de la mobilisation appelle une intelligence tant sensible que rationnelle des dynamiques à l’oeuvre, qui pourraient tout autant engendrer aubes pimentées que crépuscules fascisants.
Texte publié sur le site « Agitations »

Révolution : programme ou communisation ?
Selon la théorie de la communisation, née dans les années 70, le mouvement ouvrier a d’abord su s’affirmer positivement, puis s’est petit à petit décomposé jusque dans les années 60, et tout cela constitue un cycle de lutte nommé « programmatisme ».
De l’émergence du mode de production capitaliste jusqu’à cette période, les luttes ouvrières et la vision du dépassement du capitalisme qui émerge de celles-ci étaient fondées sur une autonomie et une positivité que les ouvriers étaient capables de maintenir à l’intérieur du rapport capitaliste. On pourrait décrire les révolutions de cette période comme des tentatives d’abolir le rapport capitaliste par l’affirmation de l’un de ses pôles constitutifs: c’est l’affirmation du prolétariat se constituant en classe (en Parti, en Conseils ou en Autonomie), l’affirmation de la classe du Travail face au capital et face à la classe bourgeoise. Lire la suite…
Présentation publique à Paris de
“La Matérielle”
de Christian Charrier
Publié par SENONEVERO aux éditions ENTREMONDE
PARIS, le 24 janvier à 19h à la librairie PUBLICO
Présentation de l’ouvrage:
De l’essence révolutionnaire de la théorie à l’actualité de la lutte des classes
Les apports de la Matérielle se laissent le mieux saisir dans l’objet auquel elle entend donner la primauté : la situation actuelle. Le fait qu’au cours du grèves de mai-juin 2003 « la lutte » soit devenue le « seul horizon des luttes »[1] n’est pas à voir comme un simple manque, comme le signe de ce que rien ne s’est passé. C’est au contraire la dimension positive d’une situation sans médiations politiques ou syndicales susceptibles de donner un sens aux activités des grévistes au-delà de celui qu’ils développent au cours des grèves elles-mêmes. Cette dimension est une détermination objective à part entière et non l’aiguillon de la recomposition d’un nouveau sujet révolutionnaire à l’instar de l’ouvrier social de Hardt et Negri[2]. Il s’agit de se confronter à ce qui est : en mai-juin 2003, toute unité du prolétariat brille par son absence, et les négociations entre prolétaires et capitalistes se sont progressivement déplacées du niveau de l’État à celui, local, de l’entreprise[3]. Lire la suite…
Par les camarades de Sortir du capitalisme

Une analyse critique bienveillante du mouvement des gilets jaunes, au-delà d’un populisme acritique et d’un anti-fascisme réducteur – avec des membres d’Agitations autonomes, participant-e-s à ce mouvement.
Avec une analyse des trajectoires du mouvement, d’un refus d’une hausse du prix du carburant à un blocage des ronds-points, des émeutes urbaines et des revendications variées ; de sa nature différente des mouvements sociaux traditionnels, puisqu’il s’agit principalement au départ d’une mobilisation des classes populaires péri-urbaines et rurales contre une nouvelle offensive fiscale dans une période de désengagement de « l’État-providence » ; du rapport au prix de l’essence, aux véhicules motorisés et aux déplacements des différentes classes ; du transfert des entrepreneurs aux ménages du poids des impôts ; de sa composition de classe (principalement des employé-e-s, des ouvrièr-e-s et des chômeurs, avec un faible interclassisme d’ailleurs déclinant au fil du temps, et moins important que celui des mouvements sociaux des syndicats, des étudiants et des fonctionnaires) ; de sa composition politique et de son idéologie populiste, citoyenniste et confuse, mais qui n’est guère spécifique à ce mouvement ; de sa « radicalisation » émeutière, d’où une condamnation politico-médiatique croissante ; de sa répression violente ; des transformations de l’espace, des transports et de l’habitat au cours des dernières décennies ; du rapport ambivalent des gilets jaunes à l’Etat, vu comme État bourgeois et en même temps comme potentielle solution sous une forme « participative » (avec, en arrière-fond, une nostalgie des « Trente Glorieuses ») ; de sa qualification comme « populisme par en bas » ou « démocratisme radical » ; de sa référence à la Révolution française (la Marseillaise, drapeaux français, volonté de rupture démocratique) mais pas au mouvement ouvrier ; des réactions du pouvoir ; du mouvement lycéen en parallèle ; et de la relative visibilisation des violences policières grâce au mouvement [1 heure]
Sur la voie rapide d’Arles…
Référence à la révolution française?
Appel à un Référendum d’Initiative Citoyenne sur le rétablissement de la peine de mort?
Dernier texte mis en ligne sur le blog « Carbure Lutte des classes / Guerre civile / Communisation »

« Sur le fil » : le RIC, la gauche et les Gilets jaunes
Ce qui suit a pour point de départ une lecture du texte Sur le fil, paru sur le blog Ou la vie sauvage.
Ce texte, qui a le grand mérite de poser clairement les choses en termes de situation, de moment d’une lutte, construit le mouvement des Gilets jaunes comme le lieu d’une lutte entre deux tendances séparées : le social et le politique. Entre autres considérations, il présente le RIC (Référendum d’initiative citoyenne) qui semble à présent être devenu la revendication centrale du mouvement, comme le fruit d’un « habile » détournement sur des questions « étrangères à la lutte des classes ». Mais ce qu’il ne prend pas la peine de dire, c’est ce qu’est au juste la « lutte des classes », dans ce moment. Est-ce purement l’expression de la gauche ? Une certaine part des revendications, et pas d’autres ? Pourquoi cela ? Est-ce qu’on peut choisir la forme et les conditions de la lutte des classes, en interne, comme expression de la bonne classe ouvrière encadrée par ses partis, ses intellectuels et ses syndicats ? Mais alors comment nommer la lutte que mènent les capitalistes contre le prolétariat ? Et celle de la petite bourgeoisie nationale contre les multinationales ? Et celle que mènent les Etats pour former, orienter, classer, séparer, parquer, politiser, dé-politiser les sujets en fonction de leur utilité sociale, définir leur centralité ou leur marginalité, en inclure certains pour mieux en exclure d’autres, pour produire en somme de la force de travail exploitable ? On ne parle pas tellement ici de la lutte des classes, comme dynamique réelle qui donne sa forme à l’ensemble social, mais bien plutôt de valeurs et de camps politiques, c’est-à-dire de certains produits de la lutte des classes, ses produits idéologiques. Lire la suite…
Les manifestations ont commencé le 19 décembre dernier dans la ville d’Atbara, ville d’ouvriers cheminots. Dndf avait déjà relayé les émeutes de janvier de cette année.

Au moins huit manifestants ont été tués, jeudi 20 décembre, lors de protestations contre la hausse du prix du pain à Al-Gadaref dans l’est du Soudan, au deuxième jour de manifestations sociales dans plusieurs villes du pays, a indiqué un responsable local.
Les protestations, auxquelles participent de nombreux étudiants et que les forces de l’ordre tentent de disperser à coups de matraques ou de gaz lacrymogènes, ont éclaté après l’annonce par le gouvernement mardi d’une hausse du prix du pain, dans un pays où le coût de certaines denrées a plus que doublé ces derniers mois.
« En référence aux violentes manifestations d’hier, Báez (secrétaire syndical d’Uniport) a déclaré qu’il ne s’agissait que d’un essai de ce qui va se passer le 31 décembre. »
“Je fais de nouveau appel aux touristes qui ne viennent pas à Valparaiso. Allez à Viña ou restez à Santiago. Hier, ils ont brûlé Valparaíso, imaginez ce qui se passera le 31: ce sera pire “, at-il averti. »

« En referencia a las violentas manifestaciones de ayer, Báez dijo que fue “sólo un ensayo de lo que va a pasar el 31 de diciembre.
“Le hago un llamado otra vez a los turistas que no vengan a Valparaiso. Vayan a Viña o quédense en Santiago. Ayer quemaron Valparaíso, imagina lo que va a pasar el 31: va a ser peor”, advirtió. »
Trouvé sur Agitations. dndf
Réflexions provisoires sur les Gilets Jaunes
Le texte suivant est issu des réflexions de camarades vivant en France, en Suisse et en Allemagne, et a pour but de présenter la situation actuelle en France à un public allemand (puis vaille que vaille, traduira qui voudra). Nous partageons ses conclusions avec seulement quelques réserves, notamment par rapport à l’utilisation de l’enquête du Monde dont nous trouvons la méthodologie peu satisfaisante, biaisant de ce fait la représentation des composantes sociales du mouvement, et surtout leur politisation (sur la présence de l’extrême droite particulièrement).
1. Le « peuple » et le prix du litre
C’était la goutte de trop. Une hausse des taxes sur le carburant qui fait exploser la colère de celles et ceux qui subissent de plein fouet la mise à mal de l’Etat social. Mais pourquoi la goutte fut-elle dans la hausse des taxes sur le carburant, et pas dans la casse du code du travail amorcée par la loi El Khomri et approfondie par les ordonnances de Macron, ou encore dans la privatisation des chemins de fer ? Parce qu’un réservoir vide, c’est une assignation à résidence. Pour les individus relégués aux périphéries de l’espace social, dans ses marges périurbaines et rurales, la voiture est la dernière garantie d’une socialisation résiduelle. Elle permet de « sortir » de la zone. Sous ces conditions, il n’est pas rare que la voiture soit perçue comme un facteur de socialisation central. Lire la suite…
Après réflexion, pour garder une cohérence aux échanges du fil, nous laissons ce texte de contribution de RS dans le fil des commentaires de l’article en réponse à Patloch. Désolé pour le cafouillage. la soute de dndf
Un camarade nous a fait parvenir ce texte
Contre l‘État islamique, contre la guerre – une critique
En 2016 est paru chez niet!éditions ce petit livre signé Mathieu Pérez. L’éditeur ne donne malheureusement aucune information quant à l’auteur. Le livre se veut « matérialiste »[1], alors que son objectif avoué est parfaitement idéaliste : « Ce petit livre se veut être une contribution à la constitution d’un mouvement qui, en France, s’opposerait à la guerre, aux guerres que mène la France partout où elle le peut. »[2] Le ton est donné. Évoquant implicitement la tradition pacifiste du mouvement ouvrier, l’auteur souhaite que ses paroles bouleversent et rappellent aux militants leur devoir de protester contre l’impérialisme français. Lire la suite…
En réponse aux commentaires de Patlotch sur la note de Théorie Communiste relative au mouvement des Gilets jaunes.
Il est toujours risqué de rendre publiques des notes ou un texte non abouti (dans la mesure où une telle chose, « le texte abouti », existe), la chose sera toujours considérée comme « achevée » et le lecteur se chargera de l’achever en trouvant son inachèvement comme symptomatique de sa problématique, considérant, comme Patlotch, que sa « cohérence tient à tout ce qu’il manque ou évacue ». Le terme même de « cohérence » témoigne bien que, avec raison, personne ne tient compte du caractère de « notes » d’un texte. Quel bel hommage, au passage, à la « lecture symptomale » que de reprendre le thème de « l’interdit d’une problématique ».
Elément de contexte. Un texte de Joshua Clover, traduit par le site Agitations
“Après avoir légué au monde les concepts de gauche et de droite, la France semble désormais explorer les dynamiques d’une nouvelle situation où ce spectre établi de longue date n’opère plus comme à l’accoutumée. A un niveau abstrait, la topographie actuelle ressemble à un triangle isocèle. La Droite correspond au Rassemblement National et aux groupuscules de Droite radicale qui se sont radicalisés sur la voie nationaliste. Ayant souffert d’un processus de Pasokification qui a conduit à l’érosion du Parti Socialiste, seule demeure une Gauche radicale par défaut. Toutes deux sont condamnées à affronter le Centre technocratique dans une configuration qui semble les rassembler dans une alliance formelle : les nationalistes chauvins de même que ceux qui peuvent encore se réclamer du communisme ou de l’anarchisme s’opposent nécessairement à un ennemi commun. En dehors de cette lutte ils sont néanmoins conduits à s’affronter très souvent dans la rue lors de combats directs durant lesquels le médiateur, né Macron aka « ni de gauche ni de droite » est éliminé. “
Traduction de l’article “Yellow is not the color of spring”, paru sur le site a “ruthless critique against everything existing” et qui nous a été envoyé par un camarade grec.dndf
Pendant que nous écrivons ces lignes, les rues de Paris sont encore pleines d’une foule variée, pleine de rêves pour un monde meilleur. Mais aucune foi et aucun rêve n’ont jamais apporté le paradis sur Terre, à la fois parce qu’un monde meilleur n’exige pas simplement la satisfaction d’une demande préexistante, mais également le changement radical dans la façon dont les gens interagissent entre eux. La révolution signifie un changement qualitatif et non quantitatif des relations sociales. Aucune révolution n’est politique au sens courant du terme. Que dire alors des gilets jaunes ? Lire la suite…
Nous continuons à relayer les textes qui ont attirés notre attention critique ça et la, chemin faisant dans ce mouvement. Celui ci est plus un texte de “point de vue sur la phénoménologie du mouvement” qu’une vrai analyse en profondeur. Reste qu’il nous propose une approche intéressante. Nous manifestons tout de même notre agacement croissant devant les introductions de textes qui nous expliquent tous ou presque que personne (à part eux, donc!) n’avait rien compris et sont à jeter aux poubelles de l’histoire…
On aimerait bien, des fois, relayer des textes qui commenceraient par nous dire “nous aussi on est scottchés, on avait pas vu ou pas bien analysé…” Non, la tradition post situ dans ce pays fait encore bien des ravages littéraires…dndf
« Viser juste, donc, mais aussi durer, avant toute chose. » paru dans lundimatin, le 6 décembre 2018
S’il peut bientôt s’avérer fragile, l’un des principaux mérites de la mobilisation actuelle demeure pour l’heure d’avoir renvoyé au Musée Grévin la rhétorique et le répertoire pratique des mouvements de gauche du siècle passé, tout en réclamant plus de justice et d’égalité, et ce sans reproduire pour autant la geste antifiscale de droite et d’extrême-droite de l’après-guerre. Après l’effondrement des sociaux-démocrates signalé en France par l’élection de Macron, voici donc maintenant celui des communistes, (in)soumis, gauchistes, anarchistes, membres de l’« ultra-gauche » et autres professionnels de la lutte de classes ou porte-paroles radicaux chic : et une majorité d’entre eux, après avoir fait la fine bouche ou s’être pincé le nez, de courir désormais, défaits, à toutes jambes après le mouvement, avec leur groupuscules, syndicats, partis, interventions de presse et billets de blog. Bienvenue dans l’arrière-garde !
Glané quelque part sur Facebook. dndf
AVEC OU SANS GILETS, IL EST TEMPS DE S’Y METTRE !
Les débuts du mouvement des « Gilets Jaunes » furent laborieux. Le poujadisme qui y régnait en maître avait quelque chose d’écœurant. Les exactions racistes et homophobes de certains, avaient fini de nous convaincre de la nature fasciste de ce mouvement.
Pourtant, chose imprévisible il y a 15 jours encore, des individus éparses, épuisés par la lutte pour la survie quotidienne, se sont agrégés sur les barrages. Non pas pour défendre un programme, un drapeau ou une banderole, mais simplement parce qu’ils n’y arrivent plus. Sur ces barrages se sont développées des solidarités. Ces solidarités ont permis à beaucoup de reprendre goût aux autres ; d’avoir de nouveau une vie sociale et affective à laquelle ils n’avaient plus accès. Lire la suite…
Ca ne prouve rien, il ne faut pas lui faire dire plus que ce que cela dit, ça a des odeurs un peu “programmatiques” (“le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple”, “C’est l’égalité. C’est la justice. C’est la liberté. Voilà ce que nous voulons !”) mais ça se passe, alors on montre:
Le texte de l’appel en bas de page Lire la suite…
Nous ne pouvions pas ne pas relayer un article aussi “à chaud” sur l’évènement et venant de camarades dont nous sommes si proches.
Nous tenons tout de même à signaler que nous avons, cette fois ci, quelques réserves (le mot est faible) quant à l’enthousiasme et au manque de distance par rapport à l’évènement, ce qui est le propre d’un texte écrit au coeur du dit événement…
Le niveau violence n’a jamais suffit à qualifier le contenu d’un mouvement.
Nous sommes en attente des commentaires que les lecteurs feront de ce texte de Carbure mais, d’ores et déjà, nous avons “du mal” avec des phrases comme celles qui suivent:
“le contenu révolutionnaire de la période actuelle a commencé à apparaître sous la croûte des discours et des idéologies”.Quel contenu?
“la rencontre avec les « quartiers » lui a apporté ce qui lui manquait pour correspondre au « mouvement réel “. Ou et quand y a t’il eut rencontre??
“Cet état de fait porte aussi bien la guerre civile comme limite que le dépassement révolutionnaire : franchir le pas qui mène de l’insurrection à la révolution, c’est marcher sur la lame d’une épée”.
“on pourra imaginer passer de l’émeute ou du soulèvement à la révolution.”
“Ce mouvement porte tout ce que peut être aujourd’hui une révolution communiste, ses limites, ses dangers, son caractère imprévisible”
Nous pouvons entendre l’enthousiasme et la prise de parti. Nous avons tout de même besoin de distance et d’analyse plus à fond du mouvement en cours…. A suivre dndf
Article publié sur le blog Carbure Lutte des classes / Guerre civile / Communisation

« 1er décembre 2018 : porter plus loin le désordre »
Le samedi 1er décembre, le mouvement des Gilets jaunes a cessé de s’appartenir, il a cessé d’être le mouvement de la France blanche-d’en-bas qu’il était à ses débuts. Face au prévisible refus de l’Etat de satisfaire la moindre revendication (comme en atteste le refus ou l’incapacité des « porte-paroles » du mouvement de rencontrer le Premier ministre), face aussi à l’aspect dérisoire que prend toute revendication au regard des existences insupportables qui sont les nôtres, et grâce à la convergence en milieu urbain de TOUTES les colères, le contenu révolutionnaire de la période actuelle a commencé à apparaître sous la croûte des discours et des idéologies, et ce contenu est le chaos. La question est désormais de savoir où ce qui a commencé va s’arrêter, ou plutôt jusqu’où ce qui a commencé ici pourra porter le désordre. Déjà, ceux qui sont à l’origine du mouvement font office d’arrière-garde poussive de ce qu’ils ont initié, en appellent à la raison et réclament dans le JDD le retour à l’ordre républicain. Ils sont l’incarnation du mouvement à ses débuts, et leur frilosité montre assez ce que ce mouvement n’est déjà plus. Ils se satisferaient d’un moratoire sur le prix du carburant, d’une hausse quelconque de quoi que ce soit ou de l’organisation d’un référendum sur la transition énergétique, là où se dessine un mouvement qui veut tout emporter sur son passage, et ne parvient plus à se cristalliser sur aucun discours ni aucune revendication, si ce n’est « Macron démission », répété comme une espèce de mantra en appelant au néant, à la disparition de tout ce qui représente ce monde. « Macron démission » c’est à la fois la limite politique de ce mouvement, et l’appel à la fin de toute politique. Lire la suite…
« L’État Islamique, ou DAESH, attire tous les regards, mais son image est brouillée. Le reflet qui nous parvient via les médias est celui d’une foire aux atrocités soigneusement mise en scène, ou d’épisodes guerriers choisis en fonction d’obscurs intérêts politico-militaires. Mais parmi les groupes « rebelles » ayant émergé durant le conflit irako-syrien, l’EI tente de mettre en place une structure de type étatique et qui s’appuie sur un projet politique structuré et ambitieux : le rétablissement du Califat disparu en 1258 qui implique une critique du monde, de sa marche, de l’Occident, de la démocratie, du nationalisme, etc. Est-ce à dire une critique du capitalisme ? Certainement pas, mais plutôt celle de certains de ses maux et excès, ceux qui entraveraient le fonctionnement libre et harmonieux d’une société califale rêvée… et surtout de son économie. »
Ce texte vient du site de Patloch. Nous le relayons en raison de son importance dans le débat actuel sur le mouvement des gilets jaunes. dndf
1. les gilets jaunes, l’État, et le capital
remarques critiques sur l’analyse de Théorie communiste
A ce jour, la Note sur le mouvement des gilets jaunes de Théorie Communiste est le meilleur texte sur la question… du point de vue du structuralisme prolétarien*, ou si l’on préfère la meilleure analyse de classe de ce mouvement.
* voir à ce sujet Althusser n’est pour rien dans le ‘structuralisme prolétarien’, de TC ou de quiconque
1) ce texte est la meilleure analyse de classe… (citations résumées en substance) :
– la critique de « l’interclassisme », “coexistence et non somme d’intérêts communs fondés sur une revendication commune, ici sur la question du niveau de vie, des revenus, qui de question économique devient immédiatement politique.”
– celle du populisme : « les taxes, les impôts, c’est l’Etat » et cette « résultante » revendicatrice « consacre l’hégémonie d’une de ses composantes : les artisans et petits patrons qui fédèrent le « peuple ».
– les approches sociologiques en terme de « France périphérique » (Christophe Guilluy), formule performative qui fait exister ce qu’elle est censée désigner »
– « une revendication économique où le salaire n’est qu’un rapport de distribution (bien sûr injuste) et corollairement le mode de production est occulté, réduit au détournement du travail du peuple. [Ici] des luttes, des pratiques désignent les rapports de distribution précisément comme « l’envers des rapports de production », c’est-à-dire qui se situent dans la réflexivité. Tout en sachant qu’il peut y avoir de nombreuses situations intermédiaires. La distinction peut traverser une même pratique et/ou un même groupe social (subdivisions de classe) […] Dans [ce] cas, la revendication contre l’injustice, la pauvreté, l’Etat dénationalisé, désignerait les rapports de production à l’intérieur même de la façon dont les rapports de distribution sont attaqués. Et, il est impossible de dire que dans les mobilisations des gilets jaunes la chose est absente. […] Il y a toujours jeu et non dichotomie entre rapports de production et rapports de distribution. »
“Théorie Communiste” vient de publier un texte de travail au sujet du mouvement en cours sur son blog, “la soute”

La France qui roule des clopes et fume au diésel
(Elle fait aussi griller des merguez et apprécie « le jaune », pas seulement en gilet)
“Dans le mouvement des gilets jaunes, la revendication commune porte sur le niveau de vie et plus précisément, à l’intérieur de ce qui l’affecte, l’ensemble des dépenses contraintes et parmi elles, celle que tout le monde désigne comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » : l’augmentation du prix des carburants (principalement le gazole). La question est celle du niveau de vie, des revenus. Mais cette question ne demeure pas une question économique, elle devient immédiatement politique. Les taxes, les impôts, c’est l’Etat. C’est dans cette immédiate mutation de l’économie en politique que l’interclassisme trouve sa forme qui le définit et le conforte. La résultante n’est jamais socialement neutre mais consacre dans l’interclassisme, l’hégémonie d’une de ses composantes : les artisans et petits patrons qui fédèrent le « peuple».
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