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Archives pour 03/2022

« Ukraine 2022 »

24/03/2022 6 commentaires

Traducción al español a continuación del texto. dndf

« La chute du régime soviétique amènerait infailliblement celle de l’économie planifiée et, dès lors, la liquidation de la propriété étatisée. Le lien obligé entre les trusts et entre les usines au sein des trusts se romprait. Les entreprises les plus favorisées seraient livrées à elles-mêmes. Elles pourraient devenir des sociétés par actions ou adopter toute autre forme transitoire de propriété telles que la participation des ouvriers aux bénéfices. Les kolkhozes se désagrègeraient en même temps et plus facilement. La chute de la dictature bureaucratique actuelle sans son remplacement par un nouveau pouvoir socialiste annoncerait ainsi le retour au système capitaliste avec une baisse catastrophique de l’économie et de la culture. »

(Trotski, La révolution trahie, éd. Grasset 1936, p.283 – traduction Victor Serge).

Ukraine 2022

            L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est pas une guerre mondiale, mais c’est une guerre au niveau mondial.

Dans la crise, la restructuration est en panne

Chaque phase du mode de production capitaliste inclut sa mise en forme militaire, le rapport d’exploitation comme lutte des classes est tout autant économique que politique et militaire. Dans la subsomption réelle du travail sous le capital, toutes les guerres opposent non seulement deux ennemis poursuivant des buts antagoniques, mais surtout deux ennemis constitués et construits par la polarisation d’une même contradiction, chacun en représentant un pôle et chacun ayant en lui-même l’existence et la nécessité de l’autre. Lire la suite…

★ LETTRES D’UKRAINE // PARTIE 1 ★

20/03/2022 3 commentaires

A lire le premier épisode de nos Lettres d’Ukraine. Un entretien au long cours avec A., un jeune révolutionnaire ukrainien, à propos de la guerre et de ses répercussions.

★ LETTRES D’UKRAINE // PARTIE 1 ★

18.03.2022

Le traitement médiatique mainstream de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne nous convient pas. Las des grandes analyses géopolitiques, des débats à propos des rôles joués par l’OTAN, l’U.E. et le concert des nations en général, nous avons voulu expérimenter un nouveau format. Nous avons donc préféré prendre le temps de donner longuement la parole à A., un jeune ukrainien, étudiant en informatique, féru d’histoire, de pensée critique et passionné de révolution. Nous entamons aujourd’hui avec lui une série d’entretiens qui paraîtra sur Tous Dehors chaque semaine jusqu’à ce que la conversation s’épuise. Ce qui ne semble pas être pour bientôt tant ce qu’il nous livre dans ce premier entretien nous a paru profondément marquant. Lire la suite…

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Blog DDT21 : « Covid, crise et résilience capitalistes »

20/03/2022 un commentaire

 

Dernier texte mis en ligne sur DDT21

« Covid, crise et résilience capitalistes »

En 1919, la grippe dite espagnole, qui entre 1918 et 1921 tua entre 20 et 50 millions de personnes, tenaient peu de place dans les débats des délégués venus du monde entier pour préparer ce qui allait devenir le Traité de Versailles. Début 2022, on approche de 5,8 millions de morts du Covid. Les pandémies d’autrefois pouvaient être plus graves (le sida a fait 33 millions de victimes), mais leurs effets sur la politique mondiale étaient nettement moindres: il a fallu le développement capitaliste au cours du XXe siècle pour unifier véritablement la planète.

En 2020, pendant quelques semaines, voire davantage, 3 milliards d’adultes se sont trouvés oisifs ou en télé-travail, et 1,6 milliard de jeunes ont vu leur scolarité interrompue. Plutôt que de lockdown (confinement), l’historien Adam Tooze préfère parler de shutdown (arrêt, ou coupure) : dès la fin février, avant les mesures gouvernementales, la circulation des capitaux avait ralenti, on enregistrait un choc financier, une chute boursière, une baisse des investissements, et la fermeture d’entreprises ou leur passage au temps partiel. Selon Tooze, le lockdown étatique aurait moins précédé que suivi le shutdown économique. En tout cas, la contraction mondiale du commerce et de la production a été plus rapide qu’au lendemain du krach de 1929. Lire la suite…

Revue Chuang : « La question chinoise »

09/03/2022 2 commentaires

Traduction d’une nouvelle série publiée sur le blog de la revue Chuang

« La question chinoise »

« Lorsque l’on parle d' »économie », il est depuis longtemps nécessaire d’acquérir au moins une connaissance de base de la Chine. Ces dernières années, cela est devenu de plus en plus inévitable. Aujourd’hui, il n’est pas exagéré de dire que presque aucune conversation politique ne peut avoir lieu sans qu’il soit nécessaire de « peser » sur ce que nous appelons la « question chinoise » – qui est en fait une série de questions relatives au caractère actuel de l’État chinois, aux luttes sociales qui existent dans le pays, aux perspectives de l’économie chinoise, au déclin supposé de l’hégémonie américaine, au rôle des investissements chinois dans les pays pauvres, à l’impact que tout cela aura sur l’environnement, etc. Ce phénomène est particulièrement visible dans les médias, où un certain genre de « sino-futurisme » sombre, basé sur la manie du click, s’est imposé. Ici, les tropes orientalistes classiques du « péril jaune » sont reformatés en mythes d’un État totalitaire omnipotent cherchant à coloniser le monde avec ses industries d’État suralimentées et sa population massive, lavée au cerveau dans un nationalisme irréfléchi. Vous êtes probablement familier avec le genre. Lire la suite…

Ukraine « Il n’y a pas de « on » 

06/03/2022 Comments off

Trouvé sur le FB de AC, dndf

« Il n’y a pas de « on »

 « A l’usage de ceux qui se réjouissent des sanctions économiques prises contre la Russie, il est peut-être bon de rappeler que l’inflation et la récession, si elles peuvent éventuellement « augmenter le mécontentement populaire » et affaiblir le pouvoir en place, ont pour première conséquence de rendre plus cher et donc de diminuer ce qu’il y a dans le fameux « panier de la ménagère », et ce d’abord chez tous ceux dont la première préoccupation n’est pas de sauvegarder leurs économies, mais de manger tous les jours, qu’ils soient Ukrainiens ou Russes. Et desquels on va attendre, en plus de ça, qu’ils descendent dans la rue pour faire le ménage politique, ça commence à faire de grosses journées pour les bons « peuples ».

La guerre économique tue aussi, un peu plus lentement que les bombes, mais tout aussi sûrement. L’économie, d’ailleurs, contrairement aux chars d’assaut, n’a même pas besoin de la guerre pour tuer, cela aussi est bon à rappeler. 

Quoi qu’il en soit, d’accord a minima pour dire « Non à la guerre », mais alors à toutes les guerres, et en étant d’abord avec ceux qui les subissent au premier chef, de tous les côtés de toutes les frontières. Et s’il faut finalement prendre les armes, que ça ne soit jamais au nom d’un drapeau.

Mais je ne vois pas en quoi nous serions, comme prolétaires, ou disons sujets du capital, et/ou a fortiori comme communistes, en devoir de chercher ou choisir une « alternative satisfaisante » à cette lutte entre l’aire européenne d’accumulation, ses règles douanières et ses accords commerciaux sous domination franco-allemande et l’aire d’accumulation eurasiatique sous domination russe. Il n’y a pas de « contre-pouvoir » au niveau des Etats, que du pouvoir, ou alors on pense que la police est là pour nous protéger, c’est la même logique. C’est leurs affaires, leurs bombes, leurs capitaux, on se les prend en travers de la gueule sous formes de bombes ou de restrictions, prolétaires ukrainiens, russes, et demain (allez, aujourd’hui) si le prix du gaz explose encore plus, et celui des denrées de base avec, prolétaires français, allemands, etc. On nous gave en ce moment H24 avec des problèmes géopolitiques qui ne sont pas les nôtres, et CA précisément c’est le nationalisme, et c’est le pourquoi du nationalisme et de la propagande dans toutes les guerres : faire qu’on pense comme si on était du côté du manche. Le problème des prolétaires ukrainiens, ce n’est pas la Russie et l’agression russe, mais leur gouvernement et leur bourgeoisie, et le fait d’être pris au centre d’une guerre économique pour savoir par qui et comment ils vont être exploités, toute autre logique ne conduit qu’à la justification du nationalisme et de toutes les guerres capitalistes.

La question n’est pas « on fait quoi face à l’agression russe », on n’a pas à répondre à cette question parce qu’elle ne nous est pas posée mais imposée, par les Russes, par l’Europe, par l’Etat ukrainien, c’est-à-dire au bout du compte par le capital. Il n’y a pas de « on ». Les réponses ne nous appartiennent pas plus que les questions une fois qu’on est entrés dans cette logique. Il faudrait trouver nos propres questions avant d’être débordés par celles des autres, et ça ça serait vraiment urgent. Ca n’est pas gagné, on dirait.”

Autour de « En guerre(s) pour l’Algérie »

02/03/2022 Aucun commentaire

Un camarade témoigne

La chaine ARTE présente, les 1° et 2 mars 2022, une série de reportages et d’entretiens sur les mémoires diverses de la guerre d’Algérie, « En guerre(s) pour l’Algérie ».

Comme dans tout reportage, le montage a sélectionné tel ou tel moment des témoignages des participant(e)s, au grè de la pertinence jugée par les réalisateurs.trices. L’INA propose sur son site l’intégralité de ces témoignages.

Il se trouve que parmi ces témoins se trouve un de nos camarades dont le parcours complètement atypique et exceptionnel peut intéresser beaucoup de monde autour de nous….
Stive, pied noir de Tunisie, puis engagé volontaire, parachutiste, embarqué dans la guerre d’Algérie, devient mercenaire sur divers théâtre de guerres sales dans le monde. Au début des années 70, devenu salarié, il change de vie et milite à l’extrême gauche. En 90 il rompt avec le gauchisme et rejoint les gauches communistes, avec un regard critique acéré sur ses engagements passés.

Il est aujourd’hui un compagnon de route de la revue « Théorie Communiste » et de dndf. Son témoignage est passionnant, tant sur un plan historique que personnel. Vous le trouverez ici en intégralité.

https://entretiens.ina.fr/guerres-algerie/Stive-Modica/stive-modica

UKRAINE « Du moins, si l’on veut être matérialiste. » la version complète, revue et augmentée

02/03/2022 un commentaire

Lu sur facebook

Voici la version complète, revue et augmentée de l’article :

« SUR L’UTILITÉ (OU LA FUTILITÉ) DES APPELS INTERNATIONALISTES – POST-SCRIPTUM »

« Une dernière considération : nous sommes aujourd’hui confrontés à un conflit doublement asymétrique. D’une part, la confrontation entre la Russie et l’Ukraine est impitoyable, tant sur le plan économique que sur le plan de la puissance militaire – une raison de plus, dit en passant, pour que les prolétaires ukrainiens désertent la guerre (l’intention de l’Occident de faire de l’Ukraine une sorte de nouvel Afghanistan est évidente, dans l’espoir que la Russie finisse par s’y enliser, prolongeant ainsi indéfiniment le massacre). D’autre part, l’Ukraine représente la tête de pont de l’impérialisme euro-américain, dans sa tendance désormais historique à étendre son influence vers l’est, en réduisant la Russie à des conseils plus doux (lire : politique de *confinement*). Il ne faut cependant pas oublier que les deux pays directement impliqués dans le conflit, la Russie et l’Ukraine, sont pour le moins en retrait sur le marché mondial et dans la division internationale du travail : l’Ukraine, après des années de traitement « sang et larmes » imposé par les plans d’ajustement structurel du FMI, est réduite au statut de pays sous-développé du sud du monde (économie ruinée, salaires de misère, taux de chômage et d’émigration très élevés). Quant à la Russie, elle n’est aujourd’hui guère plus qu’un exportateur de matières premières – à l’exception des industries militaire, nucléaire et pharmaceutique – aux mains d’une oligarchie de magnats (sans oublier qu’elle dispose d’un arsenal nucléaire qui n’est surpassé que par celui des États-Unis). Dans ce contexte, exhorter au défaitisme, voire le lier à une perspective révolutionnaire – dans l’éternelle et immuable répétition du schéma de 1917 – est non seulement assez stérile en soi, mais aussi un peu ridicule. »

UKRAINE « Du moins, si l’on veut être matérialiste. »

SUR L’UTILITÉ (OU L’INUTILITÉ) DES APPELS ANTI-GUERRE INTERNATIONALISTES

Les appels à la désertion, au défaitisme et au sabotage de la guerre des deux côtés, lancés ces jours-ci par de nombreux milieux, sont certainement la seule position viable, du point de vue de la classe. Elles sont donc louables et partageables – et certainement beaucoup plus dignes que l’anti-impérialisme unilatéral de ceux qui se sentent obligés à chaque fois de soutenir l’impérialisme « plus faible ». Cela, du moins, en principe. Mais de tels appels risquent d’être, en substance, sinon « idéologiques », du moins complètement stériles. Il y a essentiellement deux raisons à cela, mais en réalité elles peuvent être réduites à une seule :

1)Il n’existe pas aujourd’hui, contrairement à 1914, de mouvement ouvrier organisé – entendu comme l’ensemble des revendications politiques et syndicales d’une classe ouvrière qui se perçoit comme une entité sociale distincte, ayant des intérêts distincts (au moins en partie) des autres classes – auquel s’adresser. Nous nous trouvons, au contraire, dans une situation beaucoup plus proche de celle de 1939, où le prolétariat révolutionnaire, dans les pays où il s’était manifesté, était depuis longtemps vaincu – ses tentatives insurrectionnelles écrasées dans le sang par des gouvernements démocratiques et même sociaux-démocrates – et le mouvement ouvrier réformiste anéanti (Allemagne, Italie) ou définitivement intégré à l’État capitaliste. À cette époque, à quelques exceptions louables mais minoritaires, tous – mais vraiment tous – les courants historiques du mouvement ouvrier international, y compris les anarchistes et les trotskistes, ont pris le train en marche de l’impérialisme anglo-russe-américain, au nom de la « lutte contre le fascisme ». La grande différence, par rapport à aujourd’hui, est que non seulement nous ne nous dirigeons pas vers une troisième guerre mondiale – du moins dans un avenir immédiat – mais les raisons de l’absence d’un mouvement ouvrier organisé au sens propre sont beaucoup plus « structurelles ».

2) Historiquement, l’écrasante majorité des prolétaires, à l’occasion de chaque conflit guerrier, se sont alignés sur leur capital national et le front impérialiste dont ils faisaient partie (à l’époque de l’impérialisme, tout capital national est potentiellement impérialiste, de même que toute guerre est par définition impérialiste). Ce n’est que lorsque le conflit s’est prolongé – au-delà des attentes des mêmes gouvernements qui l’avaient promu – au point de faire sentir lourdement ses effets sur les conditions de vie et de travail, qu’ils s’y sont opposés plus ou moins vigoureusement (et pas toujours : pensez à la période 1943-45, en Italie). Les gouvernements le savent bien, et c’est la raison pour laquelle leur idéal de guerre est la « blitzkrieg ». Qui est toujours resté, précisément, un idéal.

Du moins, si l’on veut être matérialiste

D’un cde italien de « Il lato Cattivo »

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