Salika Amara : La Marche de 1983, éd. FFR (Filles et Fils de la République)
Michelle Zancarini–Fournel : Les luttes et les rêves, éd. La Découverte, pp. 871 à 878.
Collectif : Convergences 84, la ruée vers l’égalité, éd. Mélanges
Catherine Wihtol de Wenden : Ruptures postcoloniales, p. 258, éd. La Découverte (la réapparition de la citoyenneté)
Ahmed Boubeker : Ruptures …, Les Minguettes et la Marche, pp. 268 et sq, éd. La découverte.
Houria Bouteldja : Les Blancs, les Juifs et nous, pp.110 et sq., éd. La Fabrique et Sadri Khiari : La contre- révolution coloniale en France, pp.105-111, éd. La Fabrique
Les Marches (malgré leurs différences) entérinent le passage du travailleur immigré à l’immigré comme autre culturel (mais un « autre » paradoxal : une « reconnaissance » – et un enfermement – d’une altérité essentielle à l’intérieur de la négation de l’altérité au nom « l’universalisme républicain », « l’autre » est perdant à tous les coups). Lire la suite…
« Nous subissons les contrôles d’identité et de laissez – passer , mais à la fin nous nous sommes habitués », explique Enrique Pecero, travailleur à Barcelone Tugboats et délégué syndical de la Confédération générale du travail (CGT).
Amarrés dans le port de Barcelone depuis le 20 septembre, deux croiseurs remplis de policiers et de gardes civils ont modifié la normalité du port.
Le déploiement massif de la police a transformé le Port de Barcelone en « caserne militaire », explique Josep María Beot, manutentionnaire et secrétaire de l’Organisation des Arrimages Portuaires de Barcelone (OEPB)
El 1 de octubre de 2017, en Cataluña, masas de personas desafiaron a la policía para votar, y se enfrentaron a la represión por haber participado en un referéndum organizado por su gobierno y declarado inconstitucional por el Estado español. La imagen de personas pacíficas, arrastradas al suelo y golpeadas por la Guardia Civil en el marco familiar de una escuela que sirve de mesa de votación es realmente chocante. Este referéndum tomó a partir de entonces el aspecto de un «levantamiento democrático» en el corazón de Europa (¿qué puede haber de más democrático que un referéndum o que un país europeo?), avergonzando incluso a quienes se habían opuesto a él, desde Podemos hasta las instancias de la Unión Europea. Resulta fácil condenar a los políticos o a los partidos extremistas, pero la organización del referéndum ha logrado dar la imagen de un pueblo que acudía pacíficamente a votar, lo cual constituye el fundamento ideológico del Estado moderno, y que fue brutalmente reprimido por su propio Estado.
« Pendant qu’Européens et Chinois construisent des usines en Afrique pour y exploiter une main-d’œuvre bon marché, une partie de celle-ci rejoint le nord… Mais, comme le souligne à raison Bruno Le Dantec, ce trajet de galère permet un véritable « tri sélectif » et « seuls les plus endurants arriveront au bout du voyage ». Perdus dans ce maelstrom migratoire, il n’est pas étonnant que les prolétaires, pris de tournis, peinent à y voir clair. »
le dernier texte mis en ligne sur le blog « Carbure »
La Catalogne dans le moment populiste
Le 1er octobre 2017, en Catalogne, des masses de gens ont bravé la police afin d’aller voter, et se sont trouvés confrontés à la répression pour avoir participé à un référendum organisé par leur gouvernement, et déclaré inconstitutionnel par l’Etat espagnol. L’image de personnes pacifiques, traînées au sol et battues par la Guardia civil dans le cadre familier d’une école servant de bureau de vote a en effet de quoi choquer. Ce référendum a dès lors pris l’aspect d’un « soulèvement démocratique » au cœur de l’Europe (quoi de plus démocratique qu’un référendum ? et qu’un pays européen ?) plongeant dans l’embarras y compris ceux qui y étaient opposés, de Podemos aux instances de l’Union européenne. On peut facilement condamner des politiciens ou des partis extrémistes, mais l’organisation du référendum est parvenue à donner l’image d’un peuple allant pacifiquement voter, ce qui est au fondement idéologique de l’Etat moderne, et brutalement réprimé par son propre Etat.
Après avoir examiné le mouvement de 2016 contre la Loi Travail, il convient d’élargir notre regard à l’international. Il nous faudra reconstruire, au moins partiellement, la mosaïque des luttes les plus significatives qui ont eu lieu un peu partout dans le monde après la crise de 2008. Selon les cas, et à peu d’exceptions près, ces luttes ont été interclassistes ou n’ont concerné que la CMS. Elles ont touché les aires centrales de l’accumulation aussi bien que les aires semi-périphériques et périphériques, mais c’est dans ces aires semi-périphériques qu’elles ont été les plus dures et les plus massives. On en retrouve une puissante anticipation dans un mouvement qui s’est déroulé peu avant le tournant de la dernière crise, dans l’état de Oaxaca (Mexique) en 2006. C’est donc par la «commune» de Oaxaca que nous commençons cet aperçu international. lire la suite…
« Aux casserolades pendant le discours du roi ont répondu celles voulant couvrir le discours de Carles Puigdemont dans des quartiers populaires majoritairement peuplé par des immigrés ou des Barcelonnais originaires d’autres régions d’Espagne. « Entre collègues de travail, les discussions se tendent. », rapporte un syndicaliste de la CGT qui voit se dessiner des positions de plus en plus tranchées ne laissant pas de place aux doutes. L’espoir de replacer la question sociale au centre des débats avec la grève générale du 3 octobre a été un échec pour la centrale anarcho-syndicaliste. Avec la répression du référendum, la question de l’indépendance a tout balayé selon le syndicaliste. »
« Enfin, aucune information n’a circulé dans les médias ni dans les réseaux sociaux sur ce qu’il est advenu de l’appel à la grève générale qui devait démarrer ce jour… Parions que, si elle avait eu un début d’effet, cela aurait bien fini par se savoir »
L’entretien « Explosons les codes sexuels ! Une ancienne du FHAR parle», est en ligne sur le blog DDT21.
« Née en 1947, Lola Miesseroff a pris dès sa jeunesse une part active à la critique et aux luttes sociales. Elle raconte ici son engagement dans le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) au début des années soixante-dix, et bien d’autres choses encore. « Là-dessus, on apprend que se crée le FHAR. Évidemment, on se précipite. On débarque avec notre bande de copains et on se jette là-dedans à corps perdu, parce que, ce qui nous plaisait, c’est que ce n’était pas un front de libération homosexuelle, mais un front homosexuel d’action révolutionnaire. » »
Une critique publiée sur la page facebook d’AC d’un texte paru sur le site https://lundi.am/
« C’est ce « n’importe quoi peut arriver » avec lequel nous ne serons jamais d’accord. Dans une situation, aussi confuse soit-elle, il peut arriver beaucoup de choses, et même des choses imprévisibles, mais jamais « n’importe quoi », ou alors on se met à croire aux miracles. En l’occurrence, ce qui se produit en Catalogne produira peut-être rien, peut-être un tournant autoritaire en Espagne, peut-être un État catalan libéral qui comprendra peut-être, à la faveur des recompositions politiques à l’œuvre, un volet « social », mais sûrement pas, dans l’état actuel des choses, une mouvement tendant à abolir les rapports sociaux capitalistes. Ca n’est tout simplement pas ce qui est en jeu, car ce qui est en jeu, c’est bel et bien l’indépendance de la Catalogne, et les espoirs et les oppositions qu’elle suscite. Que cette indépendance ait des contenus divers selon les acteurs, c’est-à-dire qu’elle reflète les luttes de classes en Espagne et en Catalogne, c’est évident. Mais on ne peut pas, à la faveur d’une sorte de « matérialisme aléatoire » venu de nulle part, se noyer dans un supposé infini des possibles. On peut descendre dans la rue si on considère que là est notre place, mais ça n’implique pas forcément de se bercer d’illusions (surtout dès lors que l’on sait que » le plus probable est que chaque opposant réalise ce qu’on attend de lui »), et encore moins de considérer que par magie, le vote en faveur d’un État puisse aboutir à autre chose qu’un État. Prendre les luttes au sérieux, c’est aussi éviter de leur faire dire ce qu’elles ne disent pas. La bourgeoisie fournit assez d’idéologues dont c’est le métier de faire mourir les révoltes dans les urnes pour venir y ajouter des contributions bénévoles. »
AC
CATALOGNE : PRENDRE PARTI DANS UNE SITUATION ÉTRANGE
Je pense souvent à Daslu, le grand magasin de São Paulo qui, dit-on, n’a pas de portes. On y entre par le garage ou en hélicoptère, par le toit. On dirait un putain de film de James Bond! Quand j’en ai entendu parler, cela m’a évoqué une occasion manquée pour Fredric Jameson, qui fonde «Le postmodernisme, ou la Logique culturelle du capitalisme tardif » sur L’hôtel Bonaventure de Los Angeles et en particulier sur son « non-accès », une caractéristique qui commence par le défi d’entrer dans l’hôtel depuis la rue. Vous désirez ne pas être identifié? Vous désirez éviter le trafic piéton? Vous devez vraiment voir Daslu.
Mais ce n’est pas tout à fait vrai. A certains égards, le magasin correspond à la description de Jameson. Il se distingue de la ville qui l’entoure, une caractéristique que Jameson identifie de différentes façons au modernisme et postmodernisme. Son intérieur est conçu de façon extravagante. Et pourtant, construit dans la carapace d’un ancien manoir, il ne caractérise pas vraiment l’hyperespace postmoderne que Jameson a pris comme allégorie du « grand réseau multinational de communications internationales et décentrées dans lequel nous nous trouvons pris individuellement». On ne force pas les analogies pour la simple raison que toute personne intelligente peut le faire. J’ai donc cessé de m’inquiéter du postmodernisme et de l’occasion manquée de Jameson.
« … le sujet abstrait, hypostase de l’individu isolé de la société bourgeoise. Nous avons là le « défaut » majeur de toutes les philosophies : leur incapacité à s’émanciper des apparences immédiates de la société marchande qui les fonde et qu’elles acceptent comme l’unique réalité. C’est à partir de l’acceptation non critique de la situation de l’individu dans la société bourgeoisie que va se nouer l’essentiel de la problématique philosophique»
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